Depuis le passage de la sonde Cassini au-dessus d’Encelade, les astronomes se posent très sérieusement la question. Existe-t-il de la vie dans l’océan de cette lune de Saturne ? Si certains envisagent d’y envoyer un rover. D’autres estiment aujourd’hui qu’une mission en orbite pourrait suffire à résoudre l'énigme.


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    EnceladeEncelade. C'est le nom que les astronomesastronomes ont donné à l'une des 83 lunes de SaturneSaturne au cours du XIXe siècle. Une toute petite lune. Dont le diamètre ne dépasse pas les 500 kilomètres. C'est presque sept fois moins que celui de notre Lune. Mais une lune qui intrigue les chercheurs depuis le début des années 2000 et la visite dans ses environs de la sonde Cassini. Parce qu'ils ont, à l'occasion, découvert qu'Encelade cache, sous une épaisse couche de glace, un immense océan d'eau salée chaude. Un océan qui dégaze du méthane. Comme le font, sur Terre, des microorganismesmicroorganismes.

    Encelade est une petite lune de Saturne. © Nasa, JPL, Space Science Institute
    Encelade est une petite lune de Saturne. © Nasa, JPL, Space Science Institute

    L'année dernière, des scientifiques avaient estimé que si la vie a émergé sur Encelade, il y a de fortes chances pour que sa présence explique effectivement les panaches de méthane qui jaillissent de la surface glacée de la lune de Saturne. Pour en avoir le cœur net, « nous devons retourner autour d'Encelade et regarder », raconte Régis Ferrière, chercheur à l'université de l'Arizona (États-Unis), dans un communiqué. Et début 2022, l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) confirmait le projet d'aller y poser un engin capable de prélever des échantillons et de les ramener sur Terre.

    Ce schéma montre comment les scientifiques pensent que l’eau interagit avec la roche au fond de l’océan d’Encelade, une lune de Saturne, pour créer des cheminées hydrothermales comme on en trouve le long des frontières des plaques tectoniques dans les océans de la Terre. © Nasa, JPL-Caltech, Southwest Research Institute
    Ce schéma montre comment les scientifiques pensent que l’eau interagit avec la roche au fond de l’océan d’Encelade, une lune de Saturne, pour créer des cheminées hydrothermales comme on en trouve le long des frontières des plaques tectoniques dans les océans de la Terre. © Nasa, JPL-Caltech, Southwest Research Institute

    Des indices indirects dans les panaches d’Encelade

    La mission serait hautement technologique. Heureusement, Régis Ferrière et son équipe avancent aujourd'hui qu'une sonde placée en orbite autour d'Encelade pourrait tout à fait suffire pour répondre à la question. Même si la masse totale hypothétique des microbes vivants dans l'océan de la lune de Saturne est faible.

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    Exobiologie : la vie pourrait expliquer les niveaux de méthane enregistrés sur cette lune de Saturne

    Les chercheurs ont, en effet, simulé la présence, dans l'océan d'Encelade, de méthanogènes -- comme on en trouve au fond de nos océans terrestres, du côté des cheminéescheminées hydrothermales --, des microbes qui se nourrissent d'hydrogène et de dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2). Ils ont ensuite calculé quelle serait la masse totale de ces méthanogènes, ainsi que la probabilité que leurs cellules et d'autres molécules organiques puissent être éjectées à travers les panaches. Résultat : « Même s'il n'y avait que l'équivalent de la masse d'une baleine dans tout l'océan d'Encelade, il apparaîtrait suffisamment de molécules organiques dans les panaches pour qu'un instrument en orbite puisse les mesurer, assure Antonin Affholder, un autre chercheur de l'université de l'Arizona. Il faudrait toutefois voler plusieurs fois à travers le panache pour récolter assez de matériaux ».