Des chercheurs européens viennent de découvrir que les déchets de tomates recèlent quantités d'éléments nutritifs inexploités et proposent une méthode pour en tirer le meilleur parti. Plutôt que d'employer les résidus de tomates dans l'alimentation animale ou de les jeter, le projet TOM(ate) se propose de les utiliser comme additifs alimentaires naturels.

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    Recherche européenne: de juteuses perspectives pour la tomate

    Recherche européenne: de juteuses perspectives pour la tomate

    Chaque année, en Europe, environ 4 millions de tonnes de déchetsdéchets de tomatestomates sont mises en décharge. Or ces déchets, notamment les graines, constituent une excellente source de substances riches en nutrimentsnutriments, comme les caroténoïdescaroténoïdes, les protéinesprotéines, les sucressucres, les fibres et les huiles. Le projet vise à traiter les résidus de tomates avec des méthodes moins polluantes et meilleur marché, en n'utilisant aucun produit chimique pour extraire les éléments nutritifs utiles, et à réduire ainsi la quantité globale des déchets.

    D'une durée de deux ans, ce projet, qui a démarré en mai, bénéficie d'une aide de l'Union européenne, qui a versé 425 000 euros sur un total de plus de 861 000 euros. Les participants au projet comprennent dix partenaires venus des Pays-Bas, de l'Espagne, de l'Allemagne, de l'Irlande et du Portugal. Les résultats sont attendus en avril de l'année prochaine.

    "Nous connaissons depuis longtemps les bienfaits nutritifs de la tomate", a déclaré Philippe Busquin, commissaire européen chargé de la recherche. "Aujourd'hui, avec le projet TOM, nous allons exploiter ce potentiel au maximum. Chaque année, des millions de tonnes de tomates sont détruites et de grandes quantités de sous-produits provenant de l'industrie agroalimentaire sont éliminées sous forme de déchets. Plutôt que de les mettre au rebut, ces déchets pourront profiter à tous les citoyens européens grâce à large éventail d'emplois nouveaux. Nous avons ici un exemple de la manière dont la technologie peut améliorer la qualité de vie des citoyens européens et transformer le développement durabledéveloppement durable en réalité."

    Mieux exploiter les produits alimentaires en Europe

    Les tomates contiennent de nombreuses substances nutritives. Or, un pourcentage élevé de ce fruit bon pour la santé finit dans les décharges ou dans l'alimentation animale. Un consortium d'organismes de recherche européens, soutenu par l'Union européenne, a décidé de faire un meilleur usage des déchets de tomates en les utilisant comme additifs alimentairesadditifs alimentaires naturels.

    Halte au gaspillage

    Environ 8,5 millions de tonnes de tomates sont cultivées chaque année en Europe. Près de 18 % (1,5 million de tonnes) sont vendues directement aux consommateurs, le reste est transformé en produits alimentaires tels que ketchup, sauce tomate et produits en conserve. Cependant, jusqu'à 40 % de la matière brute, principalement la peau et les graines, sont éliminés sous forme de déchets au cours de la fabrication.

    Selon l'AZTI, un centre de recherche espagnol qui participe au projet TOM avec dix autres partenaires venus des Pays-Bas, de l'Allemagne, de l'Irlande et du Portugal, les huiles, notamment, sont très intéressantes du fait de leur teneur en graisse non saturée.

    Trésors nutritionnels

    Le projet a principalement pour but de mettre au point des additifs alimentaires et des extraits à partir des déchets de l'industrie agroalimentaire. Avant de transformer les déchets en composés nutritifs de grande valeur utilisables dans les aliments "santé", il faut éliminer les impuretés résiduelles contenues dans les déchets après première transformation. On utilisait auparavant des solvants, mais ils sont moins efficaces et laissent des résidus chimiques.

    Méthode d'extraction

    Les chercheurs du projet TOM pensent pouvoir obtenir un extrait composé beaucoup plus pur en appliquant un procédé en deux phases. Il s'agit d'abord d'obtenir un extrait brut au moyen d'une méthode classique mais non polluante, qui consiste à laver les résidus de tomates avec de l'eau et du CO2 supercritique, puis d'utiliser la chromatographie d'affinité pour augmenter la qualité de l'extrait et atteindre un degré de pureté de 98%.

    Améliorer la productivité

    Non seulement ce procédé permettrait d'obtenir de nouveaux additifs alimentaires riches en nutriments, mais aussi de réduire jusqu'à 30 % le volume des résidus générés par l'industrie de la transformation de la tomate.