Quelques chiffres clés sont à rappeler en ces jours de Fête de la science. Avec un peu plus de 2 % de son PIB consacrés à la R&D, la France se situe au neuvième rang mondial.

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    Serge Haroche, spécialiste d'optique quantique et prix Nobel de physique 2012. En 1963, après ses trois années de « prépa », il a le choix entre Polytechnique et l'École normale supérieure. Il choisit l'ENS car il veut faire de la recherche fondamentale. © Collège de France

    Serge Haroche, spécialiste d'optique quantique et prix Nobel de physique 2012. En 1963, après ses trois années de « prépa », il a le choix entre Polytechnique et l'École normale supérieure. Il choisit l'ENS car il veut faire de la recherche fondamentale. © Collège de France

    La France fête la science durant 4 jours mais l'année en compte 365 (plus un quart). Si elle est à l'honneur ces jours-ci, comment est-elle traitée à l'échelle des années ? Le prix Nobel de physique 2012, Serge Haroche, profite de la tribune qui lui est temporairement offerte pour faire passer un message. Dans les colonnes du Monde et à la télévision (magazine 28 minutes, Arte, jeudi 11 octobre), il explique qu'en France mais aussi dans d'autres pays, deux plaies handicapent l'activité scientifique : l'exigence de résultats, c'est-à-dire la confusion entre recherche appliquée et recherche fondamentale, et l'excès de systèmes d'évaluation, qui finissent par prendre du temps aux chercheurs, contraints de construire de nombreux dossiers.

    « La recherche fondamentale constitue le socle sur lequel tout le reste est possible [...], elle doit être motivée par la curiosité intellectuelle pure. » Il aborde aussi la question des salaires, trop peu attractifs, estime-t-il, expliquant qu'il faut davantage motiver les jeunes à embrasser des carrières scientifiques.

    Les principaux chiffres de la recherche en France. Au sein de l'OCDE, seuls 6 pays consacrent à la R&D plus de 3 % de leur PIB. La France, bon an mal an, fluctue autour de 2,1 % et compte moins de 300.000 chercheurs, dont certains ont aussi une autre activité, en général l'enseignement. © Idé

    Les principaux chiffres de la recherche en France. Au sein de l'OCDE, seuls 6 pays consacrent à la R&D plus de 3 % de leur PIB. La France, bon an mal an, fluctue autour de 2,1 % et compte moins de 300.000 chercheurs, dont certains ont aussi une autre activité, en général l'enseignement. © Idé

    Pas assez de femmes

    Au vu des chiffres bruts publiés ici, on réalise que la France occuperait la 9e place pour les investissements en R&D (recherche et développement) si on les rapporte au PIB (produit intérieur brutproduit intérieur brut). On constate que l'Allemagne est un peu plus généreuse avec la recherche mais que le Royaume-Uni s'y intéresse moins. Ces chiffres doivent être pris avec quelque distance, sachant qu'ils résument des réalités variables, notamment dans la répartition entre recherche publique et recherche privée, qui, en France, s'équilibrent à peu près en parts égales. Le chiffre brut de la R&D intègre donc aussi bien les activités d'entreprises qui conçoivent de nouveaux produits que les dépenses du laboratoire de Serge Haroche.

    Le détail des postes dédiés à la recherche montre d'ailleurs une répartition très différente : 62 % dans l'industrie et 38 % dans le public. Au passage, on remarque un déséquilibre entre hommes et femmes, les chercheuses ne représentant que 27 % des effectifs. Quant aux variations annuellesannuelles, on note une augmentation générale en France mais avec une courbe en dents de scie, autour de 2,1 %, un peu plus ou un peu moins selon la conjoncture ou les orientations politiques. Espérons que les difficultés économiques actuelles ne produiront pas de nouveau une descente.

    Fête de la science 2012

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    Pour la Fête de la science 2012, Futura célèbre la science citoyenne, celle qui sort des laboratoires pour venir vers le grand public. « Faites-le vous-même », c'est donc à vous de jouer avec la chimie, l'astronomie, l'océanographie...

    Parmi les projets de science collaborative :