Mission accomplie pour Messenger qui s'est écrasée à la surface de Mercure, jeudi 30 avril 2015, comme cela était prévu. Arrivée en 2011, la sonde spatiale a permis aux planétologues l'histoire de ce petit monde situé à seulement 58 millions de km du Soleil.
[EN VIDÉO] La sonde Messenger s’écrase sur Mercure après onze ans d’aventure Partie de la Terre en 2004, Il a fallu sept ans à la sonde Messenger pour atteindre Mercure. Voici un aperçu en vidéo des images recueillies par le satellite tout au long de son étude de la planète ainsi qu'une reconstitution de son périple avant le crash.
Comme cela était prévu par les responsables de la mission, Messenger s’est écrasée sur la surface de Mercure, jeudi 30 avril à 19 h 26 TU (soit 21 h 26 en France métropolitaine). La petite planète compte désormais un nouveau cratère. D'une taille estimée à 16 m, il est sans aucun doute le premier de l'histoire de cette planète tellurique, contemporaine de la Terre, qui soit d'origine artificielle...
La sonde spatiale volait alors à environ 14.000 km/h (3,91 km/s) avant de s'abîmer dans la région située au nord du bassin Shakespeare, précisément à 54,4° de latitude nord et 210,1° de longitude est, ont annoncé les contrôleurs de mission au JHUAPL (Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory) qui reçurent confirmation de la fin de ces opérations commencées il y a plusieurs semaines. Celles-ci ont conduit à modifier la trajectoire et l'altitude de Messenger, faute de réserves d'hélium suffisantes, pour une ultime phase scientifique avant l'impact.
Une mission qui a changé notre vision de Mercure
Lancée en 2004, Messenger (MErcury Surface, Space ENvironment, GEochemistry and Ranging) est la première sonde à avoir jamais orbité autour de la plus petite planète du Système solaire. Toutes les équipes qui ont travaillé à cette mission sont ravies, car tous les objectifs furent remplis et mieux, elle fut prolongée plusieurs fois après une première année couronnée de succès. Arrivée autour de Mercure, le 18 mars 2011, la sonde collecta, en quelque 4.105 orbites, pas moins de 270.000 images et une masse de données considérables sur cette planète de 4 879,4 km de diamètre, jusqu'alors survolée uniquement par Mariner 10 (en 1974).
« Aujourd'hui, nous disons adieu à l'un des vaisseaux les plus résistants et accompli à avoir exploré une de nos planètes voisines, conclut le directeur de la mission Sean Solomon. Notre sonde a établi un record dans les survols planétaires, passant plus de quatre ans autour de la planète la plus proche du Soleil [Mercure est à 58 millions de km de notre étoile en moyenne, NDLR] et survécu à la fois à une chaleur punitive et les doses extrêmes de radiations. » Le chercheur à la Columbia University's Lamont-Doherty Earth Observatory, qu'il dirige, résume ainsi les principaux faits d'armes de ce messager (messenger en anglais, nom qui fait référence au messager des dieux et aussi dieu du commerce : Mercure, alias Hermés) : « Parmi toutes ses réalisations, Messenger a déterminé la composition de la surface de Mercure, révélé son histoire géologique, découvert que son champ magnétique interne est décalé par rapport au centre de la planète, ce qui nous a renseignés sur sa structure interne inhabituelle, permis l'inventaire chimique de son exosphère, découvert de nouveaux aspects de sa magnétosphère extraordinairement active et vérifié que les dépôts aux pôles sont dominés par la glace d’eau ».
Pour compléter le portrait de Mercure et voir aussi le cratère d'impact créé par la sonde spatiale, il faudra patienter son successeur, BepiColombo. Prévu initialement pour cette année, son lancement a été repoussé à 2017, ce qui augure d'une arrivée en 2024.