Une centaine de petits objets en pierre ont été retrouvés dans les tombes d’un site archéologique datant du Néolithique. Vu la position et la forme des objets, il pourrait s’agir de piercings que les adultes auraient arborés au niveau des oreilles et de la lèvre inférieure !


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    Tout comme les tatouages, les piercings et autres ornements corporels ne datent pas d'hier ! En témoigne la découverte de ces petites perles faites de pierre et de verre volcanique, datant du Néolithique.

    Lors de la fouille de tombes situées à Boncuklu Tarla en Turquie, des archéologues ont en effet trouvé de petits objets en pierre de formes diverses, entourant la tête d'individus adultes morts il y a 11 000 ans. Plus spécifiquement, ces artefacts de quelques millimètres de diamètre ont été découverts au niveau des oreilles et de la bouche, ce qui a tout de suite interpellé les scientifiques. Il pourrait ainsi s’agir de piercings ayant orné les oreilles et les lèvres de ces adultes de l'âge de pierre, ce qui en ferait le plus ancien témoignage de cette pratique.

    Des piercings en pierre au niveau des oreilles et de la lèvre inférieure

    Sur le site, 106 objets de ce type ont ainsi été retrouvés, présentant sept formes différentes. Bien sûr, ces bijoux primitifs en pierre étaient bien plus épais que la fine aiguille de nos piercings actuels, ce qui suppose que leur mise en place a dû nécessiter une large perforation.

    De nombreux petits artefacts en pierre ont été retrouvés autour de la tête des individus enterrés. Il s'agirait de piercings. © Kodaş et al. 2024, <em>Antiquity</em>
    De nombreux petits artefacts en pierre ont été retrouvés autour de la tête des individus enterrés. Il s'agirait de piercings. © Kodaş et al. 2024, Antiquity

    Le port de ces piercings ne devait d'ailleurs certainement pas être très confortable, notamment pour ceux situés sous la lèvre inférieure (les labrets). L'étude de la mâchoire révèle d'ailleurs que les incisives inférieures des individus présentaient une usure bien particulière, qui ne serait pas liée à l'alimentation mais bien au contact répété de ces piercings en pierre !

    Emplacement des piercings, qui devaient orner les oreilles et la lèvre inférieure. © Kodaş et al. 2024, <em>Antiquity</em>
    Emplacement des piercings, qui devaient orner les oreilles et la lèvre inférieure. © Kodaş et al. 2024, Antiquity

    Un rituel de passage à l’âge adulte

    Cet ornement aurait de plus altéré la façon de manger et de parler. Une modification physiquephysique volontaire qui, pour les auteurs de l'étude publiée dans la revue Antiquity, pourrait avoir été associée à un rituel de passage à l'âge adulte.

    Le port de ces bijoux était semble-t-il réservé aux adultes. © Kodaş et al. 2024, <em>Antiquity</em>
    Le port de ces bijoux était semble-t-il réservé aux adultes. © Kodaş et al. 2024, Antiquity

    Aucun squelette d'enfant ou de jeune n'a en effet été retrouvé avec de tels attributs, suggérant que les piercings étaient utilisés pour marquer l'entrée dans la maturité.