La National Team de Blue Origin réalisera le deuxième alunisseur des missions de la Nasa. Afin de ne pas dépendre du seul atterrisseur lunaire fourni par SpaceX, l'Agence spatiale a été contrainte par le Sénat américain d’en choisir un second. Ce sera Blue Moon qui pourrait être même prêt avant le Starship lunaire de SpaceX.


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    Sous la pression du Sénat américain, la Nasa a été contrainte de choisir un deuxième alunisseur pour les missions Artemis. En effet, lorsqu'en avril 2021 elle choisit SpaceXSpaceX pour fournir l'atterrisseur des deux premières missions habitées sur la Lune (Artemis III et IV), les experts du secteur spatial s'attendaient à ce que deux des trois projets en compétition soient sélectionnés afin de soutenir le principe de concurrence et de ne pas dépendre d'un seul prestataire de service. La Nasa vient d'annoncer la sélection de la National Team de Blue Origin qui rassemble autour du projet Blue Moon, Lockheed Martin, Draper, Boeing, Astrobotic et Honeybee Robotics.

    Blue Origin n'a pas détaillé le rôle de chacune de ces entreprises, mais on pense que Boeing réalisera la partie habitée et pressurisée qui sera installée sur la plate-forme d'atterrissage Blue Moon sur laquelle travaille l'entreprise depuis plusieurs années. Ce concept d’alunisseur avait été présenté en mai 2019 lors de la conférence Satellite 2019 au cours de laquelle Jeff BezosJeff Bezos avait détaillé sa vision de l'exploration humaine de la Lune.

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    Ce contrat, d'un montant de 3,4 milliards de dollars, comprend une mission de démonstration sur Artemis V, que la Nasa prévoit au plus tôt à la fin de 2029, ainsi qu'un vol d'essai sans équipage de l'atterrisseur environ un an plus tôt. Artemis V sera la troisième mission du programme Artemis avec l'atterrissage d'un équipage sur la Lune, après les missions Artemis III et IV qui utiliseront le Starship lunaire de SpaceX.

    Un véhicule très différent du Starship

    De conception et d'architecture très différentes de celle du Starship lunaire de SpaceX, Blue Moon mesure 16 mètres de haut avec une masse sèche de 16 tonnes et, lorsqu'il est rempli d'ergolsergols (oxygèneoxygène et hydrogènehydrogène liquideliquide), il a une masse au lancement de 45 tonnes. Il est conçu pour s'adapter à l'intérieur de la coiffe de 7 mètres de diamètre du New Glenn de Blue Origin à bord duquel il sera lancé. Doté de quatre pieds (partiellement repliés durant le lancement), il pourrait alunir en toute sécurité sur une surface avec une inclinaison inférieure à 25 degrés et réaliser un atterrissage avec une précision meilleure que 25 mètres. Pour communiquer avec la Terre, Blue Origin prévoit d'utiliser un système de communication laserlaser qui, pour l'heure, ne convainc pas la Nasa.

    En plus de la version conçue pour transporter des astronautesastronautes, Blue Origin prévoit une version cargo de l'atterrisseur capable de transporter jusqu'à 20 tonnes vers la surface lunaire et retourner en orbiteorbite, ou 30 tonnes lors de missions à sens unique.

    Autre particularité de Blue Moon, le « carburant » de ses moteurs pourra être produit à partir des ressources naturelles de Mars tout comme le combustiblecombustible à hydrogène des piles qui fourniront l'électricité nécessaire à son fonctionnement. L'oxygène et l'hydrogène pourraient -- au conditionnel donc --, être produit à partir de l'eau à l’état de glace présente in situ, que ce soit sur la Lune ou sur Mars.
    Si vous souhaitez mieux connaitre Jeff Bezos, fondateur d'AmazonAmazon, pionnier de certaines révolutions technologiques du XXIe siècle et ses rêves de conquête de l'espace, nous vous conseillons la lecture de Jeff Bezos, d’Amazon à la conquête de l’espace, de Luc Mary, aux éditions l'ArchipelArchipel.