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Ce jeudi 20 octobre, à 10 h (heure de Paris), les principaux acteurs des opérations d'ExoMars 2016 ont fait un point sur la situation la mission depuis Centre d'opérations spatiales de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne à Darmstadt.
Tout d'abord, Jan Wörner, le directeur de l'Esa, a exprimé sa grande satisfaction d'avoir la sonde Trace Gas Orbiter (TGO) sur « une orbite parfaite ». « Après les événements d'hier, nous avons un formidable orbiteur autour de Mars prêt pour la science et pour le relais de la future mission du rover ExoMars en 2020rover ExoMars en 2020 » a-t-il souligné, rappelant que c'est une étape majeure.
Au centre des préoccupations des ingénieurs mais aussi de l'assistance, il y a le module Schiaparelli, alias EDM (ExoMars Entry, Descent and Landing Demonstrator Module)), dont le sort n'est pas encore connu. En effet, l'analyse des données est toujours en cours (plus de 600 Mo ont été transmis). Ce que l'on sait pour l'instant, c'est que « tout a fonctionné jusqu'à un certain point » a expliqué Andrea Accomazzo (qui fut aussi le « pilote » de Rosetta et de Philae). Les émissions radio recueillies par le Giant Metrewave Radio Telescope (GMRT), situé près de Pune en Inde, et par l'orbiteur européen Mars ExpressMars Express indiquent que les premières étapes de la descente de six minutes ont été exécutées comme prévu. TGO, après sa délicate phase d'insertion en orbite hier, a enregistré la totalité des données de l'entrée, de la descente et de l'atterrissage. Tous les maillons de la chaîne ont donc été activés.
Le parachuteparachute s'est bien déployé. Jusque-là, tout allait bien, semble-t-il. En revanche, les derniers instants avant le contact avec le sol ne se sont pas passés comme prévu. Tout ce que peuvent dire les opérateurs pour l'instant est que les neuf propulseurs à hydrazine (les « rétrofusées ») n'ont fonctionné que trois ou quatre secondes seulement, au lieu des 20 secondes qui étaient au programme. « Il est confirmé que les propulseurs se sont brièvement activés, mais ils se sont vraisemblablement éteints trop rapidement, à une altitude qui reste à déterminer » a indiqué l'Esa dans son communiqué.
L'enjeu du module Schiaparelli pour l'Europe, rappelons-le, est de tester un atterrissage contrôlé sur Mars. « Je suis extrêmement confiant que nous pourrons comprendre ce qu'il s'est passé » a assuré le directeur de vol. Ajoutons enfin que des données scientifiques (pressionpression, température) prises durant la descente ont été transmises à TGO. Pour résumer, il est trop tôt pour conclure sur la situation de Schiaparelli. Les ingénieurs sont actuellement en train de dépouiller les 600 Mo de données.
Mars Express et aussi MRO (Mars Reconnaissance OrbiterMars Reconnaissance Orbiter), de la NasaNasa, vont photographier la zone depuis l'espace pour chercher l'EDM. Ces deux orbiteurs, ainsi que Maven, de la Nasa, et, bien sûr, le nouvel arrivé TGO, vont aussi écouter des signaux radio éventuels en provenance de Schiaparelli. En revanche, il ne faudra pas compter sur le rover Opportunity, situé à quelques dizaines de kilomètres du site d'atterrissage, pour aller à sa rencontre.
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Article initial publié le 19 octobre 2016 à 21 h 48
Beaucoup de suspense tout au long de l'après-midi et de la soirée de ce mercredi 19 octobre en ce qui concerne le sort de la sonde TGO (Trace Gas Orbiter) et surtout sur celui de l'atterrisseur Schiaparelli. Tous deux se sont séparés avec succès trois jours auparavant, le premier pour se mettre en orbite autour de Mars et le second pour se poser dans la région de TerraTerra Meridiani, près de l'équateuréquateur.
Pour l'orbiteur, tout s'est bien passé et il est en bonne santé a indiqué l'Esa à 20 h 30 (une première confirmation avait été donnée à 18 h 30), après avoir eu la confirmation transmise par Mars Express, autre sonde européenne présente autour de la Planète rouge et qui épaule les techniciens. Il y a donc désormais deux sondes européennes autour de Mars.
Schiaparelli est sur Mars, mais comment va-t-il ?
Concernant le démonstrateurdémonstrateur Schiaparelli, l'incertitude demeurait à 21 h 30. Le module qui se déplaçait à quelque 21.000 km/h à son arrivée dans l'atmosphèreatmosphère martienne à 14 h 42 TU (16 h 42, heure de Paris) devait se poser le plus doucement possible après une descente périlleuse de six minutes. Son parachute devait le ralentir dans un premier temps jusqu'à 1.700 km/h pendant que son bouclier thermique endurait encore des températures d'environ 1.500 °C, et cela en dépit d'une atmosphère très ténue (150 fois moins dense que celle de la Terre). Au terme de cette séquence, ses neuf rétrofusées devaient s'allumer pour qu'il se dépose en douceur sur le sol martien. Le signal que le centre de contrôle a reçu fut cependant extrêmement faible et semble s'être interrompu. Les ingénieurs restent prudents et attendent de nouvelles informations via Mars Express et aussi la sonde américaine MRO.
Pour l'instant, une chose est certaine, Schiaparelli est sur Mars. Par contre, comment va-t-il ? Cela nous devrions le savoir ce jeudi matin, 20 octobre, lors de la conférence de presse donnée à 10 h. Il faut garder à l'esprit que cette partie de la mission est un test en vue de l'envoi d'ExoMars 2020. Toutes les équipes tireront donc les enseignements de cet atterrissage, le premier sur Mars pour l'Europe (seuls sept atterrissages sur Mars ont réussi).
Simulation en temps reel de la descente du module Schiaparelli de la mission ExoMars 2016. © Esa