Le télescope spatial Kepler, lancé par la Nasa en mars dernier, et parti à la recherche d'exoplanètes, vient d'envoyer ses premières images.
Le 7 mars 2009, une fusée Delta 2 lançait de Cap Canaveral un satellite embarquant un télescope optique baptisé Kepler. Largué par le lanceur, l'instrument allait ensuite s'installer sur une orbite héliocentrique, qui l'amène à suivre la Terre et à effectuer une révolution complète autour du Soleil en 372,5 jours. Le satellite s'éloigne progressivement de notre planète et devrait en être à 0,5 UA (unité astronomique, soit la distance Terre-Soleil) dans quatre ans, c'est-à-dire au-delà de la durée prévue de la mission (3,5 ans).
A la manière du satellite Corot, qui, lui, aussi, traque les exoplanètes, Kepler pointe une même région du ciel (Corot, lui, en surveille deux), englobant la constellation du Cygne et celle de la Lyre. Comme Corot également, Kepler utilise la méthode du transit. En surveillant la luminosité d'une série d'étoiles, il mesure pour chacune d'elles la baisse éventuelle de luminosité lorsque, par chance, une planète passe devant elle dans la ligne de visée de l'instrument.
La très grande sensibilité du capteur de sa caméra, fournissant des images à 95 mégapixels, un record dans l'espace, peut mesurer une baisse de luminosité de 0,002%. Elle devrait être suffisante pour détecter des planètes telluriques, donc de petite taille et ressemblant à la nôtre, qu'il est désormais convenu d'appeler des exoterres.
Dans le champ de vision de Kepler brillent environ 4,5 millions d'étoiles et l'instrument en surveille à peu près 100.000. Le butin espéré durant la mission est de plusieurs centaines d'exoplanètes, dont quelques dizaines seraient installées dans la zone habitable. L'objectif n'est pas utopique, comme le démontrent les résultats obtenus par Corot, qui a repéré, entre autres, une planète tellurique (Corot-Exo-7b), seulement 1,7 fois plus grande que la Terre.