ESA PR 29-2004. Le chasseur de comète de l'ESA, alias Rosetta, qui a entamé le 2 mars dernier le périple de 10 ans qui doit le conduire jusqu'à sa cible finale, la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, suit son bonhomme de chemin et se trouve pratiquement au terme de la première phase de sa mise en service. Rosetta vient en outre de réaliser sa première mission scientifique, l'observation de la comète Linear.

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    La mission Rosetta, vue d'artiste. Crédits: ESA

    La mission Rosetta, vue d'artiste. Crédits: ESA

    Les activités de mise en service, qui ont commencé quelques jours après le lancement, ont notamment consisté à faire fonctionner individuellement chacun des instruments équipant l'orbiteur RosettaRosetta et l'atterrisseur Philae. Ces premières vérifications ont parfaitement réussi et montrent que le véhicule spatial et la totalité de ses instruments sont en bon état et fonctionnent parfaitement.
    Les essais de mise en service permettent désormais à Rosetta d'exécuter ses premiers travaux scientifiques : l'observation de la comète C/2002 T7 Linear, qui traverse actuellement le système solaire interne pour la première et dernière fois, a constitué pour Rosetta l'occasion rêvée de se mettre au travail.

    Le 30 avril, le système d'imagerie optique, spectroscopique et infrarouge OSIRIS, dont la mise en service était justement prévue ce jour-là, a pris des images de la comète de passage. Plus tard dans la journée, trois autres instruments de Rosetta (ALICE, MIRO et VIRTISVIRTIS) ont été activés ensemble pour mesurer différents paramètres de cet objet. Bien que le fonctionnement parallèle de ces instruments n'ait été programmé que pour plus tard dans l'année, l'équipe de Rosetta a jugé qu'il pouvait être tenté sans risque compte tenu des résultats très satisfaisants qu'ont jusqu'ici donné les essais.

    Les premières observations de télédétection confirment les excellentes caractéristiques techniques des instruments de Rosetta. Tous les quatre ont pris des images et des spectres de la comète C/2002 T7 Linear pour en étudier la chevelure et la queue à différentes longueurs d'ondes, de l'ultravioletultraviolet aux hyperfréquences. Rosetta a procédé à des mesures de moléculesmolécules d'eau contenues dans l'atmosphèreatmosphère ténue qui enveloppe la comète. Pour pouvoir analyser les données dans le détail, il faudra cependant attendre l'étalonnage complet des instruments qui se déroulera dans les mois à venir. La caméra OSIRIS a pris des images à haute résolutionrésolution de la comète C/2002 T7 Linear à une distance d'environ 95 millions de kilomètres comme cette très belle image (voir ci-haut) en lumière bleuelumière bleue obtenue au moyen de cet instrument, sur laquelle on distingue clairement le noyau et une partie de la queue ténue s'étendant sur plus de 2 millions de kilomètres

    L'observation de la comète C/2002 T7 Linear est riche de promesses quant aux résultats que devrait nous livrer la sonde Rosetta lorsqu'elle atteindra son objectif ultime, la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, en 2014. Rosetta sera la première sonde à étudier de près une comète en l'accompagnant longuement dans sa course vers le SoleilSoleil.

    L'étude approfondie inédite que conduiront l'orbiteur Rosetta et son atterrisseur Philae livrera aux chercheurs quelques indices de plus sur la formation de notre système solaire, il y a environ 4600 millions d'année, et sur la façon dont les comètes peuvent avoir contribué à faire naître la vie sur Terre. L'atterrisseur Philae, mis au point par un consortium européen placé sous la direction du Centre aérospatial allemand (DLRDLR), analysera en particulier la composition et la structure de la surface cométaire.

    Les premières manœuvres dans l'espace lointain de la sonde Rosetta ayant été exécutées les 10 et 15 mai avec un maximum de précision, la première phase de la mise en service devrait prendre fin début juin. Au-delà, Rosetta naviguera tranquillement en mode "croisière" jusqu'en septembre lorsque commencera la deuxième phase de mise en service. Les activités correspondantes, qui comprendront la campagne relative aux interférencesinterférences et au pointage, durera jusqu'en décembre.

    Le véhicule spatial Rosetta est donc en route pour 10 longues années, au terme desquelles il tentera d'accomplir une mission inédite : se satelliser autour d'une comète et envoyer un atterrisseur à sa surface.