Une étude basée sur la simulation des anneaux de Saturne par ordinateur révèle que ceux-ci pourraient être beaucoup plus anciens que ne l’estimait la communauté scientifique jusqu’à présent.


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    Prise par Cassini le 20 août 2008, cette image révèle les traces de la collision d’un petit objet avec un des anneaux externes de Saturne, peut-être une petite lune non encore détectée. Crédit Nasa

    Prise par Cassini le 20 août 2008, cette image révèle les traces de la collision d’un petit objet avec un des anneaux externes de Saturne, peut-être une petite lune non encore détectée. Crédit Nasa

    L'albédoalbédo élevé des particules composant cette étonnante structure, autrement dit la brillance de ses particules, ne pouvait être expliquée que par leur formation récente. Les anneaux auraient tout au plus cent millions d'années, ce qui les rendait contemporains de l'âge des dinosauresdinosaures sur Terre... Car en effet, si la glace, qui entre en majeure partie dans leur composition, était plus ancienne, elle n'aurait pas tardé à se recouvrir de la poussière produite par les milliards de micrométéorites qui les heurtent sans arrêt.

    Mais aujourd'hui, Larry Esposito et Joshua Elliott, tous deux de l'Université du Colorado, ont réussi à modéliser sur ordinateurordinateur la formation des anneaux, et surtout l'incessant bombardement météoritique.

    Une théorie remise en cause

    Selon eux, les particules, dont les dimensions peuvent s'étaler entre quelques millimètres et quelques mètres, sont brisées, fragmentées par les météorites, puis se réagglomèrent dans une nouvelle couche de glace et de poussière provenant des débris. La nouvelle simulation démontre que ces nouveaux corpusculescorpuscules se réassemblent ensuite pour former de nouveaux éléments identiques à ceux dont ils étaient issus.

    Ainsi, la poussière ne se dépose pas seulement sur les blocs de glace formant les anneaux, mais ceux-ci, loin d'être statiques, subissent au contraire un lent brassage et leur surface se renouvelle continuellement, présentant toujours ce pouvoir réfléchissant qui a fait de SaturneSaturne la "Reine de la nuit".

    Une autre conséquence de cette étude porteporte sur la masse totale des anneaux. Originellement, celle-ci avait été évaluée en mesurant le taux d'absorptionabsorption de la lumière des étoiles, observées à travers les anneaux. Mais l'estimation reposait sur l'idée d'une matière dispersée comprenant une grande quantité de poussière. Le nouveau schéma, qui prévoit des éléments plus compactés renfermant une bonne partie de la poussière, prévoit une plus grande transparencetransparence, ce qui implique une masse plus importante pour obtenir le même taux d'absorption. Autrement dit, les anneaux seraient bien plus massifs qu'on ne l'imaginait...

    Verra-t-on un jour des anneaux extrasolaires ?

    Larry Esposito doit présenter sa théorie lors du congrès de l'European Planetary Science à Munster (Allemagne) le 23 septembre 2008, qui fera ensuite l'objet d'une publication. Elle confirme aussi, selon l'auteur, les observations effectuées par la sonde Cassini-Huygens en orbiteorbite autour de Saturne, qui a fourni de nombreuses données sur la planète et ses anneaux.

    La majorité des scientifiques supposaient jusqu'à présent que l'Humanité ne devait qu'à la chance d'être apparue à un des rares moment où Saturne s'entourait d'anneaux, dont on considérait l'existence éphémère. Mais cette hypothèse avait déjà été remise en cause lorsqu'on avait découvert d'autres anneaux autour de JupiterJupiter, de NeptuneNeptune et d'UranusUranus, et il est vraisemblable que même la Terre ait pu s'en entourer jadis. Toutes ces constatations, ajoutées à la nouvelle théorie, amènent les astronomesastronomes à penser qu'une grande partie des planètes extrasolairesplanètes extrasolaires devraient aussi s'entourer d'un système d'anneaux.