Grâce aux sciences participatives et à l'aide des outils de NOIRLab, les scientifiques ont inscrit près de 100 nouvelles naines brunes froides dans leur carnet d'adresses cosmiques.


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    Si certains sujets de sciences se situent bien au-delà des compétences du tout-venant, les sciences participatives offrent néanmoins aux citoyens l'opportunité de contribuer au milieu de la recherche avec les outils dont ils disposent. Les options sont multiples : « prêter » une partie de la puissance de calcul de son ordinateurordinateur, plier des molécules en ligne, identifier des astéroïdes sur des clichés spatiaux ou encore capturer des images de la faune et la flore locale via une application. Dans le cas de Backyard Worlds: Planet 9, un projet de la Nasa rattaché au portail Zooniverse, l'objectif est d'aider à identifier de nouvelles naines brunes et autres étoilesétoiles de massemasse faible sur des images qu'une intelligence artificielleintelligence artificielle ne serait pas encore capable de traiter par elle-même.

    Vue en 3-D des naines brunes découvertes dans le voisinage de notre Système solaire, et leurs mouvements au sein de la Galaxie. © Jacqueline Faherty (American Museum of Natural History)

    De froides naines brunes 

    À l'aide des données recueillies par plus de 100.000 citoyens, et avec le concours du NOIRLab de la National Science Foundation (NSF), les astronomesastronomes présentent aujourd'hui 100 nouveaux astresastres proches de notre Système solaireSystème solaire. Nombre de ces naines brunes sont parmi les plus froides jamais découvertes : si froides qu'elles se rapprochent de la température terrestre et pourraient même abriter des nuagesnuages ! En effet, trop petites pour abriter des réactions nucléairesréactions nucléaires, les naines brunes sont aux géantes rougesgéantes rouges ce que des braises tièdes sont à un feufeu de joie.

    Mieux encore, grâce à Backyard Worlds, les chercheurs ont pu mettre le doigt sur un chaînon manquantchaînon manquant de la population de naines brunes. « Cartographier les naines brunes les plus froides jusqu'aux moins massives d'entre elles nous offre des clés de compréhension sur la manière dont les étoiles de faible masse se forment, tout en fournissant une nouvelle liste d'atmosphèresatmosphères à étudier, analogues à celles de JupiterJupiter », commente Jackie Faherty, de l'American Museum of Natural History.

    Le télescope Víctor M. Blanco de l'Observatoire interaméricain Cerro Tololo a fourni une partie des données nécessaires à l'identification des naines brunes. © CTIO, NOIRLab, NSF, AURA, D. Munizaga
    Le télescope Víctor M. Blanco de l'Observatoire interaméricain Cerro Tololo a fourni une partie des données nécessaires à l'identification des naines brunes. © CTIO, NOIRLab, NSF, AURA, D. Munizaga

    1.500 nouveaux mondes

    Grâce à l'Astro Data Lab de NOIRLab (un ensemble de cinq programmes d'observation optique et infrarougeinfrarouge du ciel, dirigé par la NSF), Backyard Worlds a pu soumettre aux citoyens un grand nombre de données d'archives et de relevés astronomiques. Ainsi, ce sont pas moins de 1.500 nouveaux mondes froids qui ont été découverts grâce au programme, un record admirable qui a valu à 20 des participants d'être listés comme coauteurs de l'étude.

    « Ces mondes froids nous offrent l'opportunité de mieux comprendre la formation et l'atmosphère des planètes par-delà le Système solaire, s'enthousiasme Aaron Meisner, auteur principal de l'étude parue sur le sujet. Cette collection de naines brunes froides nous permet également d'estimer avec précision le nombre de mondes vagabonds traversant l'espace interstellaire près du SoleilSoleil ». Cette collaboration, combinant le travail des citoyens et celui des chercheurs avec des décennies de données astronomiques et des outils communautaires comme l'Astro Data Lab, sert à prouver de bien belle manière qu'en unissant nos efforts, on peut atteindre le ciel.