Le tir du nouveau lanceur Vega s'est bien déroulé et la fusée a placé ses neuf satellites. Retrouvez ici la vidéo du lancement depuis Kourou, à l'occasion du premier bilan de l'opération, diffusé par l'Esa.

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    Le lanceur Vega au décollage le lundi 13 février à 10 h 00 TU, pour la mission VV01. Le premier étage P80FW développe une poussée de 2.100 kN. © Esa

    Le lanceur Vega au décollage le lundi 13 février à 10 h 00 TU, pour la mission VV01. Le premier étage P80FW développe une poussée de 2.100 kN. © Esa

    Avec VegaVega, qui vient compléter la famille des lanceurs disponibles à Kourou, l'Europe est désormais à même de répondre à toute la gamme des besoins de lancement, que ce soit pour mettre sur orbite des petits satellites scientifiques et d'observation de la Terreobservation de la Terre ou pour entreprendre des missions de vaste envergure comme l'envoi de véhicules Esa de ravitaillement à destination de la Station spatiale internationale (ISS).

    Vega a décollé pour la première fois à 10 h 00 TU (11 h 00 heure française, 7 h 00 heure locale) de son nouveau pas de tir, et son vol de qualification s'est parfaitement déroulé.


    Le premier tir (VV01) de la fusée Vega s'est parfaitement déroulé. © Esa

    La capacité de Vega lui permet d'emporter toute une gamme de satellites légers - de 300 à 2.500 kgkg - vers un vaste éventail d'orbites, depuis les orbites équatoriales jusqu'aux orbites héliosynchroneshéliosynchrones. Sa mission de référence consiste à placer une charge de 1.500 kg sur une orbite héliosynchrone circulaire à 700 km d'altitude. Vega complète donc les services de lancement proposés par l'Europe, qui dispose déjà de son lanceur lourd Ariane 5Ariane 5 et du lanceur de catégorie moyenne SoyouzSoyouz, tous deux opérationnels.

    L'association de ces trois systèmes de lancement exploités en Guyane française va également renforcer l'efficacité de l'infrastructure de lancement de l'Europe, puisque les coûts d'exploitation seront répartis sur un plus grand nombre de lancements.

    « En un peu plus de trois mois, l'Europe a porté le nombre de ses lanceurs opérationnels de un à trois, ce qui accroît significativement la gamme des services de lancement proposés par l'opérateur européen ArianespaceArianespace. Désormais, tous les satellites européens, quelles que soient leurs caractéristiques, peuvent être mis sur orbite par un lanceur européen, déclare le directeur général de l'Esa, Jean-Jacques Dordain. C'est un grand jour pour l'Esa, pour ses États membres, en particulier pour l'Italie où Vega est né, pour l'industrie européenne et pour Arianespace. »

    Le développement du lanceur Vega a débuté en 2003. Sept États membres de l'Esa ont contribué au programme : Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Suède et Suisse. « L'Europe peut être fière aujourd'hui, de même que les quelque 1.000 personnes qui ont contribué au développement du système de lancement de petits satellites le plus moderne et le plus compétitif au monde », déclare Antonio Fabrizi, directeur des lanceurs de l'Esa. « L'Esa, avec le soutien technique des agences spatiales italienne et française, et les quelque 40 industriels coordonnés par le maître d'œuvremaître d'œuvre ELV SpA, ont relevé cet immense défi devenu réalité après moins de dix ans de travaux de développement. »

    Le tir VV01 de Vega en détail

    Les trois étages à propergol solide de Vega ont fonctionné comme prévu. Puis le module supérieur a accompli une série de manœuvres pour atteindre une orbite circulaire à une altitude de 1.450 km inclinée à 69,5° par rapport à l'équateuréquateur. Il a alors procédé au largage de sa charge utile principale, le satellite Lares d'étude de la relativité par réflexion laserlaser, sphère de 37,6 cm de diamètre en alliagealliage de tungstènetungstène équipée de 92 rétroréflecteurs laser. Ces miroirsmiroirs permettront de réaliser des mesures à distance de haute précision afin d'étudier l'effet Lense-Thirringeffet Lense-Thirring prédit par la théorie de la relativité d'EinsteinEinstein.

    Le module supérieur a ensuite effectué de nouvelles manœuvres pour abaisser son périgéepérigée à 350 km de façon à se placer sur l'orbite voulue pour larguer le microsatellitemicrosatellite de démonstration technologique AlmaSat-1 et sept picosatellites CubeSat fournis par des universités.

    Les ergolsergols restant dans le module supérieur ont alors été largués, avant l'extinctionextinction du moteur. Afin de limiter les risques de production de nouveaux débris spatiaux, le module supérieur de Vega se trouve sur une orbite qui lui permettra de rentrer dans l'atmosphèreatmosphère dans quelques années. Il se consumera alors au cours de sa descente et seuls des fragments de petite taille atteindront le sol.

    La mission VV01 a été l'occasion de recueillir un grand volumevolume de données sur les performances de Vega et sur l'environnement dans lequel les charges utiles ont évolué.

    Dans les prochaines semaines, ces informations seront analysées de manière approfondie pour confirmer la qualification complète du système de lancement Vega. Celui-ci sera alors transmis à Arianespace qui assurera sa commercialisation et son exploitation.

    Le premier étage P80FW a démontré dans des conditions de vol de nouvelles technologies concernant les moteurs à propergol solide. Il s'agit en effet du plus gros moteur monolithique à propergol solide jamais lancé, qui se caractérise par un corps de propulseurpropulseur en composite, une tuyèretuyère de pointe et des vérins électromécaniques pour le pilotage, ce qui constitue une première mondiale pour un moteur de cette taille.

    Ces technologies seront naturellement utilisées sur les vols ultérieurs de Vega et sont de plus désormais disponibles pour les futurs lanceurs étudiés par l'Esa dans le cadre de l'initiative Lanceur de nouvelle génération (NGL).

    Les futures missions : étude des vents, véhicule de rentrée atmosphérique...

    Le programme Vega peut maintenant passer à une nouvelle phase dénommée Verta pour Programme d'accompagnement de recherche et technologie Vega. Sous couvert de Verta, Vega procédera au lancement de diverses missions scientifiques et technologiques.

    Le prochain vol, prévu début 2013, emportera le satellite de télédétection Proba-V de l'Esa ainsi que de multiples charges utiles auxiliaires. Les autres prochaines missions de l'Esa au titre de Verta sont ADM-Aeolus (étude des profils de ventvent), LisaLisa Pathfinder (démonstrateurdémonstrateur technologique de la détection d'ondes gravitationnellesondes gravitationnelles) et le véhicule expérimentalvéhicule expérimental intermédiaire (IXV), qui fera la démonstration de technologies avancées de rentrée atmosphérique.

    Le premier contrat commercial concernant Vega a déjà été signé par Arianespace, l'opérateur commercial du lanceur, et d'autres contrats sont en cours de négociation. À la suite d'une mise en concurrence, Arianespace s'est vu attribuer en décembre 2011 le contrat de lancement des satellites Sentinelle 2b et Sentinelle-3b au moyen du lanceur Vega, dans le cadre du programme Surveillance mondiale pour l'environnement et la sécurité (GMESGMES) de l'Esa.