Ce matin aura lieu à Sinnamary le tir VV01 du nouveau lanceur Vega. Suivez-le ici même, en direct, à partir de 11 h 00. Pour ce premier vol de qualification, la nouvelle fusée européenne doit démontrer qu'elle peut remplir sa mission : lancer des satellites et des charges utiles auxiliaires. La difficulté technique consiste à les séparer après une série de manœuvres orbitales qu’effectuera l’Avum, pièce maîtresse du lanceur et d'origine russo-ukrainienne.


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    Si les conditions météorologiques sont favorables, le premier lancement de Vega est prévu aujourd'hui, à l'intérieur d'une fenêtrefenêtre de tir s'ouvrant à 11 h 00 et se fermant à 14 h 00, en heure française. Ce premier vol de qualification emporte une charge utile de neuf satellites dont la boule géodésique à facettes Lares (390 kg), le microsatellite de l'université italienne de Bologne AlmaSat-1 (12,5 kg) et deux canisters contenant 7 nanosatellites d'environ 1 kilogramme chacun. Ces satellites seront séparés du lanceur en deux fois au terme de manœuvres orbitales qui signeront l'échec ou la réussite de la mission.


    Vega fut lancé sur un pas de tir dédié, le SLV (Site de lancement de Vega). Revivez ce moment fort en vidéo.

    Autrement dit, si le comportement des trois étages du lanceur sera suivi avec attention, le succès de la mission repose sur l'Avum (Attitude and Vernier Upper Module), un module supérieur à ergolsergols stockables d'origine russo-ukrainienne qui permet le contrôle d'attitude et d'orbiteorbite, la séparationséparation des satellites et la désorbitation.

    Vega : les temps forts du vol

    Après l'extinctionextinction et la séparation de l'étage Zefiro-9, l'Avum va entrer en action 5,54 minutes après le décollage de VegaVega. Ce premier allumage surviendra à 185 kilomètres d'altitude puis un deuxième (48 km, 7 mn) qui doit permettre au lanceur de circulariser son orbite et d'atteindre l'altitude (1.450 km) et l'inclinaison (70 degrés) visées. La séparation du premier satellite (Lares) surviendra 55 minutes après le décollage. Un troisième allumage d'Avum sera nécessaire pour abaisser le périgéepérigée à 350 km et permettre la séparation des 8 autres satellites. La fin de la mission étant prévue 1,21 heure après le décollage.

    Le module Avum, préparé chez Avio en juillet 2011, se compose de deux parties. Une constituée de la propulsion (Avum Propulsion Module) et l'autre qui embarque l'avionique (Avum Avionics Modul). © Esa/S. Corvaja

    Le module Avum, préparé chez Avio en juillet 2011, se compose de deux parties. Une constituée de la propulsion (Avum Propulsion Module) et l'autre qui embarque l'avionique (Avum Avionics Modul). © Esa/S. Corvaja

    Le succès de ce lanceur que l'on présente comme européen repose donc sur l'utilisation d'une technologie russo-ukrainienne. Le consortium Vega assume ce choix industriel et le justifie en arguant qu'il permet d'utiliser des éléments déjà existants, simplement adaptés pour, ensemble, composer Vega. Cette stratégie industrielle est d'ailleurs la première cause du retard dans le développement de ce lanceur dont le premier vol était prévu au milieu des années 2000. En effet, l'une des principales difficultés a été l'intégration des différents étages, basés sur des technologies qui proviennent de différents pays européens et extracommunautaires comme la Russie, l'Ukraine et Israël.

    Un retard qui n'est pas sans conséquence sur la politique européenne en matièrematière de lancements. L'Esa qui comptait utiliser Vega pour déployer les satellites Sentinelssatellites Sentinels, dédiés au programme européen de Surveillance globale pour l’environnement et la sécurité (GMESGMES), vient de choisir le lanceur russe pour en lancer deux. Eurockot, une joint-venture entre Astrium et le constructeur spatial russe Khrounitchev a en effet été choisie pour lancer les satellites Sentinels 2a et 3b afin de « réduire les risques que Vega ne soit pas prêt à temps après la qualification mais également pour des raisons financières », nous a expliqué l'Esa. Plus tôt dans l'année, ArianespaceArianespace avait signé avec l'Esa, pour le compte de l'Union européenne les contrats de lancements des satellites Sentinelle 2b et Sentinelle 3b dans la période 2014-2016.