Les Etats-Unis viennent d'annoncer qu'un de leurs – nombreux – satellites espions avait quitté son orbite et tombera inéluctablement sur Terre, sans doute entre fin février et début mars. Mais l'armée est avare de détails. On ne connaît ni la masse de l'engin ni ce qu'il contient...

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    C'est l'Agence France Presse qui a annoncé la nouvelle : un satellite espion américain, apparemment devenu incontrôlable, a dévié de son orbite et a commencé à descendre vers l'atmosphèreatmosphère. Dimanche 27 janvier, le gouvernement américain a confirmé l'information mais sans donner le moindre détail sur l'engin ni sur la trajectoire qu'il suit désormais. Karenn Finn, porteporte-parole du Department of Defense (DoD, l'équivalent de notre Ministère de la Défense), a simplement déclaré que « le DoD suit actuellement la situation ».

    La masse du satellite est inconnue et on ne sait pas non plus ce qu'il contient. Les craintes concernent notamment l'hydrazine, un carburant classiquement utilisé pour les modifications d'orbite, une manœuvre courante pour un satellite espion. Ce produit est extrêmement nocif mais est détruit par la chaleur. L'espoir est donc que le réservoir ne survive pas à la rentrée atmosphérique. La date exacte de la chute finale n'est pas connue mais elle ne devrait pas avoir lieu avant plusieurs semaines, ce qui la repousse donc à la fin février ou au début du mois de mars.

    C'est le destin d'un satellite que de terminer ainsi sa vie consumé dans l'atmosphère terrestre. La plupart du temps, aucun débris n'atteint le sol. S'il est suffisamment massif, des morceaux touchent bien la planète mais, trois fois sur quatre, ils plongent dans l'océan, qui recouvre 75 % de la surface de la Terre.

    Les cadeaux du ciel

    Manifestement, l'attention portée à ce satellite démontre en elle-même que l'engin doit être plutôt gros. « Les agences gouvernementales concernées surveillent la situation, assure, dans un communiqué, Gordon Johndroe, porte-parole du National Security Council (une structure gouvernementale chargée de la sécurité intérieure). De nombreux satellites au cours des années passées se sont désorbités et sont tombés sans faire de dégâts. Nous envisageons toutes les options possibles pour réduire tout dommage que ce satellite pourrait causer. »

    Cités par le New York Times, des spécialistes estiment que l'engin pourrait être un satellite d'imagerie expérimental lancé en décembre 2006, dont les opérateurs ont rapidement perdu le contrôle. Selon les mêmes spécialistes, il est peu probable qu'il contienne des matières radioactives.

    Le ciel est décidément riche d'événements actuellement. La semaine dernière, une météoritemétéorite s'est vraisemblablement abîmée dans l'étang d'un golf canadien. Vendredi dernier, un étrange bolide traversait l'atmosphère au-dessus de la France. Juste un peu plus loin, un astéroïde se promène en ce moment près de la Terre, guetté par les astronomesastronomes. Les ingrédients sont donc réunis pour alimenter les fantasmes catastrophistes. « Le ciel nous tombe sur la tête » dira-t-on peut-être... mais gardons-la froide, tout de même.