Un projet de lanceur destiné à emmener des astronautes vers un astéroïde ou la planète Mars a été dévoilé hier soir. Il prévoit des innovations techniques mais réutilise aussi des technologies héritées de la navette et du programme Constellation. Le premier vol est prévu en 2017.
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Après plusieurs mois de tergiversations, la Nasa vient de dévoiler le futur lanceur lourd de son SLS (Space launch System, système de lancement spatial). Ce lanceur sera utilisé pour lancer la capsule Orion-MPCV pour ses futures missions d'exploration. Il devrait effectuer son premier vol en 2017. Sa première destination sera un astéroïde, puis l'orbite martienne avant de viser la Planète rouge elle-même, vraisemblablement dans le cadre d'une mission internationale.
Avec une capacité de lancement initiale de 70 tonnes, portée à 130 tonnes dans une version améliorée, ce lanceur sera si puissant qu'il dépassera de 10 à 20 % les capacités de lancement de la Saturn V du programme Apollo.
Les deux versions du lanceur lourd en projet : la plus petite (à gauche) peut emporter 70 tonnes, et pourra lancer le vaisseau Orion-MPCV ; la plus lourde (à droite) aura une capacité d'emport de 130 tonnes. © Nasa
Un lanceur difficile à financer
Bien qu'il soit nouveau, ce lanceur réutilisera les boostersboosters de la navette et d'autres éléments développés pour les lanceurs Ares 1 et 5 dans le cadre du programme ConstellationConstellation, abandonné, qui prévoyait le retour sur la LuneLune. Comme l'explique Bill Gerstenmaier, responsable de l'exploration au sein de la Nasa, ce n'est « pas juste un lanceur fait d'un assemblage de technologies existantes. Il les utilisera de façon innovante et intégrera d'importants progrès technologiques ».
Dans le contexte de réduction des déficits budgétaires, le financement de ce futur système de transport spatial n'est pas assuré. La Nasa estime le coût du lanceur à quelque 10 milliards de dollars (7,2 milliards d'euros). À cela s'ajoute 8 milliards de dollars pour terminer le développement du OrionOrion-MPCV et l'adaptation des installations au sol à ce système de lancement. Quand on se souvient qu'aucun programme spatial n'a respecté ses budgets initiaux et que l'on connaît les difficultés de la Nasa pour financer certains de ses programmes en cours, comme le télescope spatial James Webb, on ne peut qu'espérer que le Congrès américain lui accorde les fonds nécessaires...