Une fuite d'hélium a contraint SpaceX à reporter d'un mois le lancement des six satellites de la constellation d'Orbcomm. Un coup dur pour la société privée qui veut encore croire qu'il est possible d'atteindre ses objectifs de lancements de satellites.

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    La communication de SpaceXSpaceX est à géométrie variable. Quand tout va bien ou pour annoncer ses projets futuristes, comme l'envoi d’humains sur Mars, la réutilisabilité partielle ou totale d'un lanceur ou encore le lancement d'une canette géante sur la Lune, la société répond présent. Quand des couacs se font jour, obtenir des informations est beaucoup plus difficile.

    Dernier exemple en date, le report puis l'annulation du lancement des six satellites d’Orbcomm, initialement prévu le 10 mai. Cette annulation est survenue à la suite d'un essai statique raté sans que SpaceX explique les raisons de cet échec. Les jours passant, aucune date étant annoncée, le porteporte-parole de la société est resté vaguevague jusqu'au 21 mai, date à laquelle une nouvelle date a été annoncée.

    Le lancement est maintenant prévu le 11 juin, depuis le complexe de lancement 40 de Cap Canaveral, en Floride, soit un retard de plus d'un mois sur le planning précédent. En soi, ce n'est guère significatif mais pour SpaceX qui compte, ou plutôt comptait, faire décoller onze autre lanceurs après ce lancement, ce report complique sérieusement la situation.

    Quant aux raisons de ce report, on a appris qu'une fuite d'hélium avait été détectée à bord du premier étage. Mais la durée de l'immobilisation du lanceur a surpris les spécialistes. Les plus pessimistes se sont demandé s'il n'y a pas eu une rupture du réservoir d'hélium. SpaceX confirme qu'il s'agit d'une simple fuite mais survenue à un emplacement que l'on n'attentait pas.

    L'hélium, utilisé dans ce lanceur pour pressuriser le réservoir d'oxygèneoxygène liquideliquide du premier étage, est stocké sous haute pressionpression à l'intérieur d'un réservoir de haute technicité. Bobiné en composite ultraléger, il doit tenir une pression de plus de 500 barsbars et participe pour une part non négligeable au coût de l'étage. Il vaut donc mieux avoir affaire à une fuite qu'à une rupture. Les conséquences ne sont évidemment pas les mêmes, le temps d'immobilisation se compterait alors en mois.