Le formidable pari de SpaceX se matérialise. Après avoir réussi à lancer un satellite au moyen d’une fusée réalisée sur fonds privés, la société fondée par Elon Musk, qui a fait fortune sur Internet (Paypal c’est lui), s’apprête à franchir une nouvelle étape en préparant le lancement du Falcon 9, un lanceur d’une toute autre envergure.

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    Le lanceur Falcon 9 prêt à être assemblé entièrement. Crédit SpaceX

    Le lanceur Falcon 9 prêt à être assemblé entièrement. Crédit SpaceX

    Développé dans le cadre du partenariat public-privé Cots de la Nasa, ce lanceur et la capsule Dragon que SpaceX développe en parallèle pourraient être utilisés pour transporter du fret vers la Station, voire des passagers s'ils réussissent à démontrer qu'ils répondent aux critères très sévères de fiabilité et de sécurité de la Nasa.

    Aujourd'hui, les équipes de SpaceXSpaceX, aidées de celles de la Nasa à Cape Canaveral assemblent entre eux les étages du lanceur. Une opération réalisée pour la première qui sera suivie d'un tir statique nécessaire pour passer la revue d'aptitude au vol et s'assurer du bon fonctionnement des systèmes de contrôle au sol. Le lancement est prévu de un à trois mois après cet essai au sol.

    Haut d'environ 50 m et large de 3,6 m, ce lanceur est théoriquement capable de placer un peu plus de 10 tonnes en orbite basse (LEOLEO, Low Earth orbit) et jusqu' à 4,5 tonnes en orbite de transfert géostationnaire (GTO, geosynchronous, ou geostationary transfer orbit). Une version plus puissante triplera les performances en lançant 32 tonnes en LEO et plus de 19 tonnes en GTO !

    Décollage de Falcon 1 le 28 septembre 2008. Neuf minutes plus tard, après un vol propulsé sans le moindre incident, la charge utile, une simple masse de 165 kg, s’inscrivait sur une orbite de 500 x 700 km inclinée à 9,2°. © SpaceX
    Décollage de Falcon 1 le 28 septembre 2008. Neuf minutes plus tard, après un vol propulsé sans le moindre incident, la charge utile, une simple masse de 165 kg, s’inscrivait sur une orbite de 500 x 700 km inclinée à 9,2°. © SpaceX

    Bientôt un amarrage sur l'ISS

    Pour son premier lancement, Falcon 9Falcon 9 transportera un modèle de vol de la capsule Dragon dépourvue de ses moteurs et de son avionique. Elle servira uniquement à tester la tenue mécanique et à valider son comportement aérodynamique lors du lancement. Elle restera fixée à l'étage supérieur et ne testera donc pas la rentrée atmosphérique. Les trois lancements suivants seront des vols de démonstrations Cots financés par la Nasa.

    Le premier est prévu peu de temps après le vol inaugural (s'il réussit). Ce sera un lancement en orbite basse de façon à s'assurer que la capsule se sépare bien de son lanceur et retourne se poser sur Terre en sécurité. Le deuxième vol verra la capsule s'approcher jusqu'à dix kilomètres de la Station sans qu'elle s'amarre. Quant au troisième vol de démonstration, il s'apparente à une véritable mission de ravitaillement. La capsule devant s'amarrer à la Station.

    Bien que conçu dès le départ pour le transport d'équipage, le système de transport Falcon 9 / Dragon sera d'abord utilisé pour transporter du fret jusqu'à l'ISSISS. Il y a plus d'un an, la Nasa a retenu SpaceX et Orbital Sciences pour réaliser des vols de démonstrations vers la Station spatialeStation spatiale. Elle a passé entre les deux firmes des contrats portant sur des services de transport d'une capacité d'au moins 20 tonnes de façon à ravitailler l'ISS pour la période du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2016. Concrètement, la Nasa a commandé 8 vols à Orbital Sciences (environ moins de 2 milliards de dollars) et 12 à SpaceX pour un montant de 1,6 milliard de dollars.