Les objectifs calendaires de SpaceX ont toujours été très optimistes. Et ce, quel que soit le programme. Le Big Falcon Rocket n’échappe pas à cette règle ! Elon Musk prévoit un voyage autour de la Lune en 2023 et le départ d’une première mission habitée à destination de Mars au début de la décennie prochaine. Pour tenir ces délais, un mini-BFR réalisera un vol d’essai en 2019 pour tester de nouvelles technologies.


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    Dans une série de tweets, Elon MuskElon Musk a annoncé qu'en 2019 un Falcon 9 réalisera un vol avec, à la place de son étage supérieur traditionnel, un « étage qui ressemblera à un mini-BFR ». BFR étant l'acronyme de Big Falcon Rocket, un lanceur constitué d'un booster et d'un véhicule de transport de fret ou de passagers. Ce futur lanceur est le pari de SpaceXSpaceX qui veut un lanceur unique pour répondre aux besoins de toutes ses futures activités spatiales et terrestres. Concrètement, ce BFR ne sera pas seulement utilisé pour des expéditions humaines à destination de Mars et au-delà. SpaceX souhaite aussi s'en servir pour le transport de fret et de passagers en orbite autour de la Terre ou à proximité de la Lune. Il sera également adapté pour des vols commerciaux terrestres de point à point sur de très longues distances autour de la planète.

    À proprement parler, ce ne sera évidemment pas un BFR miniature qui sera utilisé. Pour rappel, ce lanceur est conçu pour transporter une centaine de personnes ! Et oui, Elon Musk ambitionne de coloniser la Planète rouge ! Éternel optimiste, il a pour objectif de débuter ses voyages martiens dès la décennie prochaine avec, comme objectif de long terme, la constructionconstruction d'une ville sur Mars de plusieurs millions d'habitants dans les 50 à 100 prochaines années.

    Vue d'artiste du BFR, un lanceur réutilisable à deux étages capable de transporter une centaine de passagers. © SpaceX
    Vue d'artiste du BFR, un lanceur réutilisable à deux étages capable de transporter une centaine de passagers. © SpaceX

    Pour cet essai en vol, le but est d'utiliser de nouvelles technologies qui ne peuvent pas être testées efficacement au sol car leurs conditions d'utilisation sont difficilement reproductibles. Concrètement, SpaceX testera notamment des écrans thermiques ultra-légers et voudrait mieux comprendre certains régimes de vol, notamment en fonction de la vitesse à laquelle vole l'étage et les contraintes induites lors de la traversée de l'atmosphèreatmosphère et son retour sur Terre. Pour voir comment cette protection thermique s'est comportée, il sera nécessaire de récupérer l'étage au sol. Pour l'instant, Elon Musk n'a pas précisé comment se fera cette récupération. 

    Un ballon géant pour récupérer l’étage après sa mission

    SpaceX n'a ​​pas non plus fourni de détails supplémentaires sur cet étage modifié, ni communiqué une date de test et encore moins s'il s'agissait d'un test ponctuel ou l'amorce d'un développement plus poussé d'un étage supérieur réutilisable pour le Falcon 9, qui n'est que partiellement réutilisable. Cette interrogation n'est évidemment pas anodine. À plusieurs reprises depuis la mise en service du Falcon 9, Elon Musk a souvent dit qu'il souhaitait que son lanceur devienne entièrement réutilisable. 

    Parmi les solutions à l'étude pour récupérer cet étage, SpaceX n'envisage pas forcément un atterrissage à l'horizontale propulsé comme avec l'étage principal du Falcon 9. En raison d'une vitesse plus élevée, les contraintes techniques sont pour l'instant trop importantes pour y répondre efficacement. Un ballonballon géant, sorte de décélérateur gonflable semblable à ceux déjà testés par la NasaNasa, pourrait être utilisé pour ramener sur la terre ferme, ou plus vraisemblablement en mer, cet étage qui serait ensuite récupéré par un bateau.


    SpaceX : la première fusée vers Mars fera ses premiers vols en 2019, affirme Elon Musk

    Article de Xavier DemeersmanXavier Demeersman publié le 14/03/2018

    Invité au festival de cinéma South by Southwest, Elon Musk qui s'est exprimé sur ses diverses activités, a confirmé que la construction de la fuséefusée qui emmènera les premiers Hommes sur Mars a débuté. Les premiers vols courts sont prévus pour l'année prochaine. Pour le milliardaire, le temps presse pour installer des colonies humaines sur d'autres mondes...

    Un mois après le lancement triomphal du Falcon Heavy, Elon Musk est venu présenter le 11 mars, avec son ami cinéaste et scénariste Jonathan Nolan (frère de Christopher Nolan), une courte vidéo de l'évènement au festival du film South by Southwest (SXSW) au Texas. Au cours d'une séance de questions-réponses, le célèbre milliardaire s'est épanché sur la suite du programme de SpaceX et notamment sur les avancées du Big Falcon Rocket (BFR) dont le design fut présenté en septembre 2017. Les travaux ont commencé : « Je peux vous dire ce que je sais actuellement : c'est que nous sommes en train de construire le premier vaisseau interplanétaire vers Mars. »

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    Conquête de Mars : Elon Musk livre les détails de son projet de colonisation

    Un programme très ambitieux, certes, qui, comme on le sait, prévoit d'envoyer en 2024 les tout premiers êtres humains de l'histoire sur Mars (deux ans après l'arrivée des premiers cargos de matériels)... Optimiste et confiant, comme à son habitude, Elon Musk assure que les premiers vols tests pourront être réalisés dès le premier semestre de 2019 : « des vols courts, des sortes d'allers-retours ascendants et descendants, probablement au premier semestre de l'année prochaine », a-t-il déclaré, enthousiaste. Et à ses détracteurs qui lui reprochent de ne pas pouvoir respecter les délais avancés, l'entrepreneur reconnaît et répond : « j'essaie de recalibrer dans une certaine mesure ici ».


    Court-métrage de Jonathan Nolan présenté lors du festival SXSW sur les préparatifs et le lancement du Falcon Heavy. « Ce n’est pas la bande-annonce d’un film. Ce n’est pas la bande-annonce d’une série. Nous espérons qu’il s’agit de la bande-annonce pour le prochain chapitre de l’humanité », a déclaré le scénariste. © SpaceX

    Aller sur Mars : une question de survie de la civilisation pour Elon Musk

    Au cours de son allocution au SXSW 2018, Elon Musk a redit ses craintes concernant les développements de l'intelligence artificielle (« l'IAIA est beaucoup plus dangereuse que les armes nucléaires », a-t-il indiqué). Redoutant qu'une troisième guerre mondiale n'éclate et nous précipite dans un « nouvel âge des ténèbres » dont il demeure convaincu que nous ne nous en relèverions pas (ou mal), le milliardaire de 46 ans a expliqué que ce serait une question de survie pour l'espèceespèce humaine.

    « Nous voulons nous assurer qu'il reste ailleurs une graine de civilisation humaine, de manière à pouvoir ramener la civilisation, et peut-être ainsi raccourcir la duréedurée de l'Âge sombre » affirme-t-il. Pour cela, il prévoit dans son plan, des bases sur Mars et la LuneLune qui, après le conflit, « pourraient peut-être aider à régénérer la vie sur Terre ». Mais avec tout de même une préférence pour la Planète rouge « car Mars est suffisamment éloignée de la Terre pour que, s'il y a une guerre sur Terre, la base de Mars survive, a-t-il déclaré. Elle est plus susceptible de survivre qu'une base lunaire ».


    SpaceX veut aller sur Mars

    Article Rémy DecourtRémy Decourt publié le 28 avril 2011

    Sélectionnée par la Nasa pour convoyer du fret vers la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale et en course pour développer un véhicule spatial habité, SpaceX, emportée par son élanélan, annonce maintenant avoir la planète Mars en ligne de mire.

    Dans un entretien accordé au Wall Street Journal, Elon Musk, le P-DG de la société SpaceX n'a pas hésité à affirmer qu'il pourrait être en mesure d'envoyer un équipage humain dans l'espace d'ici à trois ans et une expédition sur la planète Mars dans dix à vingt ans. « Un avenir où l'Humanité est partie pour explorer les étoilesétoiles est un avenir incroyablement enthousiasmant, et inspirant, et c'est ce que nous essayons d'aider à accomplir ».

    Après avoir été sélectionnée par la Nasa pour desservir la Station spatiale en fret, SpaceX n'est plus à un défi près. La firme est également engagée dans le développement d'un véhicule spatial habité qui pourrait être utilisé par la Nasa pour envoyer des Hommes à bord de l'ISS. Enfin, avec sa gamme de lanceurs, SpaceX compte bien être présente sur tous les créneaux du marché des lancements institutionnels et commerciaux.

    Dévoilé il y a quelques jours, le lanceur Falcon Heavy de SpaceX pourrait se voir confier des missions martiennes. © SpaceX
    Dévoilé il y a quelques jours, le lanceur Falcon Heavy de SpaceX pourrait se voir confier des missions martiennes. © SpaceX

    L'ascension de SpaceX

    Pour l'instant, les succès initiaux de SpaceX, devenue la première société privée à lancer un satellite et une capsule récupérable, lui ont permis d'engranger des contrats de lancements importants, comme celui du lancement d'une partie de la constellation IridiumNext ou du satellite de télécommunications SES-8 à placer sur une orbite de transfertorbite de transfert géostationnaire. Mais qu'adviendra-t-il aux premiers échecs ?

    L'assurance d'Elon Musk face à l'avenir est à encourager. Il aura d'ailleurs l'occasion de s'expliquer sur l'avenir de sa société lors de la seconde conférence sur l'accès à l'espace par des firmes privées, organisée par l'Académie internationale d’astronautique et qui se tiendra à Arcachon en France du 30 mai au 1er juin.