Certains trésors reposent parfois à quelques dizaines de mètres de nos lieux de baignade, comme l'ont démontré les archéologues en remontant plus d'une centaine d'objets des fonds de la Méditerranée. Ces artefacts, datant de près de 200 ans, gisaient au cœur de l'épave d'un navire marchand du XIXe siècle.


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    En Méditerranée, elle dormait à 75 mètres de profondeur, au large des côtes varoises, sans jamais avoir été pillée. Découverte en 2005 à proximité de la Seyne-sur-Mer, l'épave du navire Cap Sicié 4 est activement explorée par une équipe d'archéologues du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM). Dans les restes de ce bateau à voile datant de la première moitié du XIXe siècle, les chercheurs ont mis la main sur une impressionnante quantité d'artefacts. Entre 2022 et 2023, pas moins de 133 jarres et divers ustensiles en céramiquecéramique sont remontés par le robotrobot d'exploration sous-marine de la DRASSM.

    En un peu plus d'un an, près de 130 jarres et divers objets ont été remontés lors des expéditions menées par la DRASSM. © Teddy Seguin, DRASSM
    En un peu plus d'un an, près de 130 jarres et divers objets ont été remontés lors des expéditions menées par la DRASSM. © Teddy Seguin, DRASSM

    Le témoignage d’une production artisanale locale

    Une fois récupérés, les artefacts sont transmis à l'université d'Aix-Marseille pour des études approfondies permettant d'établir une datation et l'origine des objets. C'est notamment grâce à certains indices visuels -- la forme de la base des jarres -- que les universitaires ont pu établir l'âge des contenants.

    Les archéologues de la DRASSM remontent l'une des jarres ayant reposé au fond de la Méditerranée durant deux siècles. © Teddy Seguin, DRASSM
    Les archéologues de la DRASSM remontent l'une des jarres ayant reposé au fond de la Méditerranée durant deux siècles. © Teddy Seguin, DRASSM

    À l'intérieur, les marchands pouvaient stocker des condiments tels que de l'huile ou des épices. Selon le site Mer et Marine, les historienshistoriens ont pu déterminer le lieu de production des jarres. Elles auraient été manufacturées à environ 130 kilomètres au nord-est de Toulon, dans la petite ville de Biot.

    Les recherches archéologiques sur une épave au large du cap Sicié, un navire ayant fait naufrage au large de Toulon au XIXe siècle et qui contient encore une cargaison témoignant de l’artisanat régional de l’époque. © meretmarinevideos

    De plus amples recherches pourraient être menées dans les tréfonds de la Méditerranée. Les entrailles du Cap Sicié 4 n'ont peut-être pas révélé tous leurs secrets. Les découvertes de la DRASSM sont une aubaine pour les archéologues, qui espèrent désormais que cela entraînera une vaguevague de recherches approfondies des fonds marins français.