Il y a un peu plus de 300 ans, un navire espagnol coulait dans les eaux caribéennes. Le San José a englouti avec lui l'une des plus précieuses cargaisons jamais perdues en mer.


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    Le navire espagnol San José a été coulé par la flotte britannique près du port colombien de Carthagène en 1708. Il ne fut certes pas le premier ni le dernier à subir un tel sort au cours des siècles d'affrontements qui ont eu lieu lorsque l'Europe se partageait le monde, mais ce navire avait cela de particulier qu'il transportait un trésor... presque inestimable. Le bâtiment a en effet été qualifié de « Saint-Graal des épaves » car sa cargaison est estimée à une valeur de 20 milliards de dollars et comprend notamment des pièces et lingots d'or.

    Les plongées d'exploration effectuées grâce au ROV ont permis de confirmer la présence de pièces d'or au niveau de l'épave. © <em>Presidency of the Republic of Colombia</em>
    Les plongées d'exploration effectuées grâce au ROV ont permis de confirmer la présence de pièces d'or au niveau de l'épave. © Presidency of the Republic of Colombia

    Ce n'est pourtant que récemment qu'un ROV (pour Remotely Operated Vehicle, en anglais ou véhicule télécommandé) a pu fournir des images d'une grande qualité au niveau de l'épave. Ces images ont permis de déceler un canon fabriqué à Séville en 1655, un service de table chinois intact et la coque de deux autres navires datant probablement de la guerre d'indépendance de la Colombie qui s'est achevée en 1819.

    Des tasses en porcelaine ont été repérées au niveau de l'épave du <em>San José</em>. © <em>Presidency of the Republic of Colombia</em>
    Des tasses en porcelaine ont été repérées au niveau de l'épave du San José. © Presidency of the Republic of Colombia

    Un patrimoine très disputé

    L'épave du San José repose par plus de 940 mètres de fond mais cela n'a pas empêché la conduite de campagnes d'exploration sous-marines... pour l'Histoire et la gloire de l'archéologie bien sûr. La propriété de l'épave découverte en 2015 et du butin qu'elle recèle ont été au centre d'une bataille juridique entre la Colombie, l'Espagne, le Panama, le Pérou et la Bolivie. C'est néanmoins la Colombie qui a obtenu les droits sur ce « patrimoine », dont l'emplacement exact est farouchement gardé secret par les autorités du pays.