Il est des lieux où, dès que des travaux de grande ampleur sont entrepris, surgissent inévitablement des vestiges archéologiques. Bonne pioche, si l’on peut dire, pour ce projet de construction d'échangeur dans le centre d’Israël qui a contraint la compagnie nationale de transport, Netivei Israel, à modifier ses plans afin de préserver l'un des plus vastes sites mis au jour et datant de l’Âge de bronze.


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    L'Autorité israélienne des antiquités (AIA) a présenté dimanche dans le centre d'Israël les vestiges d'une ville construite il y a 5.000 ans, une des plus anciennes et des plus grandes du Proche-Orient à l'époque. « Nous avons ici une constructionconstruction urbaine immense, planifiée, avec des rues qui séparent des zones d'habitation et des espaces publics », a indiqué à l'AFP Yitzhak Paz, un des archéologues chargés des fouilles. Par son ampleur, il s'agit d'une découverte majeure au Proche-Orient pour la période de l'Âge du bronze, a-t-il précisé.

    « En Esur (près de la ville de Hadera) est le plus grand site et le plus important (de l'âge du Bronze), sa taille est de 650 dounams (0,65 km2), c'est-à-dire le double de ce que nous connaissons », a expliqué Itaï Elad, un autre archéologue. Pour des raisons encore non établies, le site a été abandonné au troisième millénaire avant notre ère, mais selon les estimations, entre 5.000 et 6.000 habitants vivaient ici de l'agriculture et du commerce, d'après Yitzhak Paz. Il semble que deux sources d'eau abondantes permettaient aux habitants de vivre, et constituaient un fort point d'attraction durant toute cette période.

    Les fouilles, menées depuis plus de deux ans et demi, ont aussi permis de révéler une autre localité, plus petite et vieille de 7.000 ans, un cimetière, un temple dédié à des rituels religieux, mais aussi des fortifications longues d'une vingtaine de mètres et hautes de deux mètres, explique Dina Shalem, une autre archéologue chargée des excavations.

    Des archéologues israéliens sur le site archéologique d'En Esur, le 6 octobre 2019 dans le centre d'Israël, où a été découverte une ville datant de l'Âge de bronze. © Jack Guez, AFP
    Des archéologues israéliens sur le site archéologique d'En Esur, le 6 octobre 2019 dans le centre d'Israël, où a été découverte une ville datant de l'Âge de bronze. © Jack Guez, AFP

    Les prémices du concept d'urbanisation

    Il s'agit des « premiers pas du processus d'urbanisation » dans cette région, qui était à l'époque le pays de Canaan, selon Yitzhak Paz. Environ quatre millions de fragments ont été trouvés sur le site, a indiqué Itaï Elad, provenant de poteries, d'outils en silex et de vases en pierre et en basaltebasalte, dont une partie viendrait d'Égypte. Debout devant une table sur laquelle ont été exposés quelques uns de ces trésors, il a montré une tête de massue ronde et ocreocre qui aurait pu servir d'arme. D'autres vestiges ont été découverts comme de rares figurines à visage humain ou animal.

    « Nous avons trouvé des ossements d'animaux brûlés dans un bassin en pierre à l'intérieur du temple et aux alentours, preuve d'offrandes sacrificielles », a indiqué à l'AFP Itaï Elad. Les excavations menées sur le site avec l'aide de 5.000 jeunes ont précédé un projet de construction d'échangeur dirigé par Netivei Israel, la compagnie nationale de transport. En raison des trouvailles, celle-ci a décidé de modifier ses plans afin de préserver le site.

    Les vestiges d'une ville de 5.000 ans exhumés en Israël. © Israel Antiquities Authority Official