Oublier les galères des transferts entre l’aéroport et la gare. C'est ce que propose une entreprise française avec ce concept de cabine détachable, quittant son avion porteur à l'arrivée et poursuivant le voyage sur rails. L'idée serait aussi applicable au transport de marchandises.

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    Imaginez... Une fois l'avion posé, la cabine se détache et poursuit le voyage au sol, sur un train, sans que les passagers aient à quitter leur siège. C'est le concept Link&Fly, dévoilé dans une vidéo par Akka, un cabinet d'ingénierie et de conseil en technologies. Après les projets de voitures-taxis volants et le retour des avions supersoniques, voilà encore une nouvelle idée pour révolutionner le transport aérien.

    D'une capacité de 162 passagers (soit environ celle d'un Airbus A320), l'avion est adapté aux trajets court et moyen-courrier, pour lesquels le nombre de rotations dans la journée est important et où il n'y a pas beaucoup de bagages dans ses soutes (donc nécessitant peu de temps de déchargement). « On gagne ainsi une demi-heure par rotation, ce qui permet de réaliser jusqu'à neuf trajets par jour, contre sept avec un avion normal », assure Markus Leutert, le responsable de la communication d'Akka.


    L’avion Link&Fly peut embarquer 162 passagers ou 21 tonnes de fret. © Akka Technologies, Mediart Design, Vimeo

    Neuf rotations par jour contre sept avec un avion normal

    D'une envergure de 49 mètres et de 34 mètres de longueur, l'avion peut être configuré en mode fret pour le transport de marchandises. Il embarque jusqu'à 21 tonnes et dispose d'une autonomieautonomie de 2.200 km. Une fois détachée, la cabine peut être amenée sur une voie ferrée urbaine, comme un tramway ou un RER. L'idée n'est d'ailleurs pas complètement nouvelle puisqu'elle avait été explorée par l'EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne) sous la forme d'un projet baptisé Clip-Air.

    « Il ne s'agit pas juste d'un avion, mais d'une solution de mobilité multimodale, insiste Markus Leutert. Le flux de passagers dans les aéroports est en croissance constante et les structures aéroportuaires ne sont pas extensibles à l'infini. » Le trafic aérien devrait en effet doubler d'ici 2036 et on ne pourra pas construire de nouvelles pistes éternellement.

    Des solutions comme Link&Fly permettent d'améliorer la fluidité du trafic et de simplifier les processus. Avec ce projet, Akka entend aussi contribuer à l'élaboration de la ville de demain, « où de toutes nouvelles infrastructures devront être imaginées », assure Markus Leutert.

    L’avion disposerait d’une autonomie de 2.200 km. © Akka Technologies

    L’avion disposerait d’une autonomie de 2.200 km. © Akka Technologies

    Des industriels déjà intéressés ?

    Pour l'instant, Link&Fly est d'abord une vitrine des savoir-faire du groupe. Mais « c'est bel et bien un projet, réaliste, qui pourrait voir le jour puisque le développement a déjà été poussé très loin », assure Markus Leutert, qui affirme déjà avoir reçu des marques d'intérêt d'industriels « notamment en Asie ». L'entreprise compte aussi séduire Boeing, à qui elle a présenté le projet. En Europe, elle travaille depuis plusieurs années déjà avec Airbus et Renault.

    En 2011, Akka avait déjà présenté un projet de voiture autonomevoiture autonome et modulable baptisé Link&Go, qui lui a permis de développer une expertise en matière de technologies connectées, de logicielslogiciels, d'électronique intégrée, de systèmes embarquéssystèmes embarqués et de systèmes électromécaniques. Elle a depuis annoncé, en mars, un partenariat avec le fabricant chinois Iconiq Motors et MicrosoftMicrosoft pour développer un véhicule autonome de niveau 5 d'ici 2020.