Le lanceur Falcon 9 de SpaceX, qui n’avait pas connu d’échec jusque-là, a explosé en vol hier. Il transportait une capsule Dragon à destination de la Station spatiale internationale qu’elle devait ravitailler. Une déconvenue qui ne remet pas en cause l’existence de SpaceX mais plonge néanmoins la Nasa dans l’embarras. En attendant le retour en vol du Cygnus d'Orbital Sciences, celle-ci ne peut compter en effet que sur les cargos Progress (Russie) et HTV (Japon) pour ravitailler le complexe orbital.

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    Après 18 lancements réussis depuis son vol inaugural en juin 2010, le lanceur Falcon 9 de SpaceX a connu une défaillance fatale lors de son vol de dimanche. Il a explosé en vol deux minutes et vingt secondes après son décollage de Cap Canaveral. Un échec qui ne remet évidemment pas en cause l'existence de SpaceXSpaceX mais qui va bouleverser son calendrier de lancement.

    C'était la septième mission de ravitaillement de l'ISS effectuée par SpaceX pour le compte de la Nasa sur les douze prévues dans le cadre d'un contrat d'1,6 milliard de dollars. La capsule Dragon à bord du Falcon 9 a également été perdue avec sa cargaison. Elle transportait près de deux tonnes de fret et d'approvisionnement pour la Nasa, dont des aliments et des vêtements pour l'équipage ainsi que du matériel destiné à des expériences scientifiques et estudiantines. Elle embarquait également le premier des deux adaptateurs nécessaires aux futurs taxis de l’espace de SpaceX et Boeing pour s'amarrer au complexe orbital.

    Décollage du lanceur, à 16 h 21 (heure de Paris). © SpaceX (capture TV)

    Décollage du lanceur, à 16 h 21 (heure de Paris). © SpaceX (capture TV)

    Le ravitaillement de l’ISS en difficulté

    Pour la Nasa, cet échec arrive au pire moment. Il survient après la perte d’un cargo russe Progress qui devait ravitailler la Station spatiale internationale en avril. Lancé le 28 avril depuis BaïkonourBaïkonour par une fuséefusée SoyouzSoyouz, ce cargo de l'agence spatiale russe Roscosmos avait subi une panne grave qui l'avait empêché de rejoindre l'ISS. Il était finalement retombé et s'est consumé dans l’atmosphère terrestre quelques jours plus tard.

    À cette époque, la Nasa se voulait alors rassurante. Malgré la perte d'environ 2,5 tonnes de fret, dont des consommables que transportait le cargo russe, elle précisait que les stocks de l'ISS étaient suffisants. Ils atteindraient un seuil appelé « niveau de réserve » le 20 juillet, lequel tomberait à zéro le 5 septembre. S'empressant alors de souligner que d'ici là le complexe orbitalcomplexe orbital serait ravitaillé par une capsule Dragon en juin et septembre ainsi que par un vol du cargo japonais HTVHTV.

    La capsule Dragon qu'il transportait à destination de la Station spatiale internationale a également été perdue. © SpaceX (capture TV)

    La capsule Dragon qu'il transportait à destination de la Station spatiale internationale a également été perdue. © SpaceX (capture TV)

    Cette fois, les partenaires de la Station font face un sérieux problème de ravitaillement. La capsule Dragon perdue hier devait compenser en partie l'échec du précédent cargo Progress. Les astronautesastronautes à bord du complexe orbital vont devoir faire un état précis de leur réserve vitale (eau, oxygèneoxygène, nourriture) et adapter leur programme de travail à cette nouvelle situation le temps que les partenaires de la Station détaillent un nouveau planning des missions de ravitaillement.

    En attendant le retour en vol du Cygnus d'Orbital Sciences prévu cet automneautomne et cloué au sol depuis son échec au lancement du mois d'octobre 2014, les États-Unis ne disposent plus de moyen de transport pour ravitailler la Station spatiale internationale. Ils ne peuvent plus compter que sur la Russie, qui fournit le Progress, et sur l'HTV japonais. Un comble pour la première puissance spatiale au monde également incapable de lancer ses propres astronautes...