2015 est encore une année chargée pour SpaceX, avec de nombreuses premières. Au programme : une version boostée du Falcon 9, plus puissante, dont le vol est prévu cet été, et le lancement de son Falcon Heavy en fin d'année. De plus, la firme d'Hawthorne saura bientôt si l’armée américaine l’autorise à lancer des satellites militaires.

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    SpaceX a profité de la conférence Satellite 2015, tenue la semaine dernière à Washington pour faire le point sur sa famille de lanceurs Falcon 9. Ainsi, le vol inaugural d'une version plus puissante du Falcon 9 v1.1 en service aujourd'hui est prévu cet été. Pour ce vol, après quelques hésitations, la société luxembourgeoise SES, a finalement accepté l'utilisation de cette version boostée du lanceur pour placer son satellite SES 9 (5.300 kilogrammes) en orbite de transfert géostationnaire. Il rejoindra sa position grâce à sa propulsion électrique.

    En fait de nouveau lanceur, SpaceXSpaceX prévoit simplement d'utiliser à pleine puissance les moteurs Merlin du premier étage du lanceur. À chaque tir, effet, ce lanceur est actuellement bridé à 85 %. Cette nouvelle version du Falcon 9, qui n'a pas encore été baptisée, est annoncée environ 25 à 30 % plus puissante que l'actuel Falcon 9.

    Cette capacité d'emport améliorée lui permettra de concurrencer plus efficacement Arianespace et International Launch Services (ILS) sur le segment des satellites de plus de 5 tonnes du marché du lancement de satellite ouvert à la concurrence. Cette augmentation de la performance du lanceur est également rendue par la nécessité future de récupérer et réutiliser pratiquement la totalité des premiers étages du lanceur. Une réutilisation du premier étage au cœur de la stratégie low cost de SpaceX pour s'imposer sur le marché.

    Aujourd'hui, seuls les lancements à destination de l'orbite basse sont concernés par des tentatives de récupération du premier étage. Avec des moteurs plus puissants, il sera ainsi possible pour SpaceX d'effecteur ce type de manœuvre pour un très grand nombre de lancements de satellites en orbite de transfert géostationnaire. Aujourd'hui, à chacun de ces lancement, les réserves en ergolsergols sont insuffisantes pour envisager un retour contrôlé du premier étage.

     Décollage du Falcon 9 et lancement réussi du satellite DSCOVR en février 2015. © SpaceX

    Décollage du Falcon 9 et lancement réussi du satellite DSCOVR en février 2015. © SpaceX

    Petits satellites et satellites militaires : tous les marchés en ligne de mire

    La firme d'Hawthorne a également confirmé que le vol inaugural de la version lourde du Falcon 9 (Falcon HeavyFalcon Heavy), celle qui utilisera comme premier étage trois étages du Falcon 9 accolés les uns aux autres, était toujours prévu en fin d'année.

    SpaceX a également tenu à préciser qu'il souhaitait limiter sa ligne de production à seulement deux versions, coupant court aux rumeurs faisant état d'une possible remise en route de la chaîne de production du Falcon 1, retiré du service en 2009. Certes le marché des petits satellites en orbite basse est très dynamique et important pour un lanceur de cette gamme mais, pour grappiller de nouvelles parts de marché sur ce secteur, qui n'est pas stratégique pour lui, SpaceX parie sur le lancement double. À court terme, SpaceX vise une cadence de lancement élevée de un ou deux tirs chaque mois à partir de chacun de ses sites de lancement.

    Enfin, SpaceX qui n'a jamais caché sa volonté d'en découdre avec ULA, qui détient le monopole du très lucratif marché du lancement des satellites militaires américains, devrait bientôt savoir si son lanceur a été retenu par l'armée. Débutées il y environ un an, la revue et la certificationcertification du Falcon 9 devraient se terminer en milieu d'année avec, à la clé, l'autorisation de lancer des charges militaires.