Pour son troisième lancement de l'année, le Falcon 9 de SpaceX a lancé avec succès deux satellites électriques construits par Boeing, l'un pour Eutelsat et le second pour Asia Broadcast. Ce lancement double survient seulement moins de vingt jours après le lancement de DSCOVR et vingt deux jours avant celui de TürkmenÄlem. Une mission ambitieuse et une cadence élevée qui renforcent l'attractivité commerciale de SpaceX.

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    Lancement après lancement, SpaceXSpaceX s'affirme comme le principal concurrent d'ArianespaceArianespace. En 2014, la société européenne a réalisé 11 lancements, dont cinq Ariane 5 ECA qui ont lancé 10 satellites en orbite de transfert géostationnaire (GTO) contre six lancements pour SpaceX, et trois satellites en GTO. Elle a néanmoins fait jeu égal avec SpaceX sur le marché commercial. Les deux rivaux ont raflé chacun 9 des 18 contrats de lancements de satellites de télécommunications en orbite géostationnaire signés l'an dernier.

    SpaceX s'affirme et devient une solution de lancement alternative et surtout crédible à l'offre commerciale d'Arianespace. La société européenne a bâti sa politique commerciale sur le lancement double et une qualité de service irréprochable : une charge importante (10 tonnes en GTO), des lancements à l'heure, une mise à poste très précise et une large gamme de lanceurs répondant à l'ensemble des besoins des opérateurs et des constructeurs de satellites. La firme américaine, elle, fait le pari du low cost (avec, actuellement, une limite à 4,85 tonnes en GTO) et de la réutilisabilité pour s'imposer sur le marché commercial.

    Les deux satellites électriques, Eutelsat 115 West B et ABS-3A. D'apparence identique, ils se différencient par le nombre de répéteurs qu'ils embarquent : 32 en bande C et 14 en bande Ku pour Eutelsat 115 West B, et 24 en bande C et 24 en bande Ku pour ABS-3A. © Boeing

    Les deux satellites électriques, Eutelsat 115 West B et ABS-3A. D'apparence identique, ils se différencient par le nombre de répéteurs qu'ils embarquent : 32 en bande C et 14 en bande Ku pour Eutelsat 115 West B, et 24 en bande C et 24 en bande Ku pour ABS-3A. © Boeing

    La propulsion électrique impose des mois de transfert vers l'orbite

    Dans la nuit de dimanche à lundi, SpaceX a de nouveau marqué un point face à Arianespace. Un lanceur Falcon 9 a décollé de cap Canaveral à 4 h 50, heure de Paris, et réalisé un lancement double qui a permis de mettre sur orbite de transfert supersynchrone (410 x 63.000 kilomètres) deux satellites électriques, l'un pour Eutelsat (Eutelsat 115 West B) et le second pour Asia BroadcastBroadcast (ABSABS-3A). Ce nouveau succès de SpaceX est également un bon coup commercial pour Boeing, le constructeur de ces deux satellites électriques de télécommunications (plateforme 702SP). Cette plateforme à propulsion électrique a été conçue pour lancer simultanément deux satellites de façon à réduire les coûts.

    Enfin, si SpaceX a réussi sa mission, celle des satellites Eutelsat 115 West B et ABS-3A ne fait que débuter. En effet, de six à huit mois leur seront nécessaires pour rejoindre leur position orbitaleorbitale sur l'orbite géostationnaire, un voyage que les satellites à propulsion chimique parcourent en seulement quelques jours.

    Il est à noter que pour cette mission, toute la performance du lanceur était dédiée au lancement des deux satellites de 2.200 kgkg (Eutelsat 115 West B) et 2.000 kg (ABS-3A). SpaceX n'a donc pas tenté de récupérer le premier étage de son lanceur.