En avril 2019, un sondage de l’observatoire français des drogues et des toxicomanies indiquait que 91 % des Français étaient favorables au cannabis médical. Est-il possible de se faire prescrire du cannabis médical actuellement en France ? Si oui, dans quel cadre et quelles sont les pathologies éligibles ?


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    L'usage du cannabis médical est déjà autorisé dans de nombreux pays d'Europe (Pays-Bas, Allemagne, Royaume-Uni, Portugal, Luxembourg) mais aussi d'Amérique (Canada, Chili, Colombie, certains  États des États-Unis). Depuis mars 2021, le cannabis médical est entré dans une phase d'expérimentation en France. Celle-ci a pour objectif d'évaluer l'intérêt thérapeutique de la plante, mais aussi de récolter des données sur sa sécurité d'utilisation. Par exemple, le cannabis provoque-t-il des effets indésirables ? À quelle fréquence et de quelle intensité ? Cette phase de test va durer deux ans et les conclusions sont attendues pour septembre 2023.

    Comment le cannabis médical va-t-il être fabriqué ?

    Concernant la culture de la plante de cannabis, elle se fait dans des pays étrangers où le cannabis médical est déjà autorisé. En effet, il est pour le moment strictement interdit de cultiver ou d'exploiter du cannabis en France. Pour les étapes de stockage et de distribution du produit, des entreprises ont été sélectionnées lors d'un appel d'offres de l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).

    Comment le cannabis médical va-t-il être prescrit ?

    Il est prévu que 3.000 patients soient inclus dans l'essai thérapeutiqueessai thérapeutique. Il existe cinq indications permettant la prescription de cannabis médical :

    • douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies accessibles (médicamenteuse ou non) ;
    • certaines formes d'épilepsie sévères et pharmaco-résistantes ;
    • certains symptômes rebelles liés à un cancer ou à ses traitements ;
    • soins palliatifs ;
    • spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou autres pathologiespathologies du système nerveux centralsystème nerveux central.

    Seuls les médecins exerçant dans les structures de référence sont habilités à prescrire du cannabis médical. La liste de ces structures est disponible sur le site de l’ANSM.

    En aucun cas, le cannabis ne pourra être utilisé fumé. © Nhungboon, Shutterstock
    En aucun cas, le cannabis ne pourra être utilisé fumé. © Nhungboon, Shutterstock

    Comment le cannabis médical va-t-il être délivré ?

    Durant la phase de test, le cannabis médical est classé dans la catégorie des médicaments stupéfiants. Ce qui signifie qu'il doit être prescrit sur un type d'ordonnance particulière, les ordonnances sécurisées, particulièrement difficiles à falsifier. Ce sont des ordonnances avec un papier spécial filigrané blanc naturel sans azurant optique. Les mentions légales sont pré-imprimées en bleu. Il y a un carré en micro-lettres en bas à droite. Par ailleurs, seules certaines pharmacies, volontaires pour participer à la phase d'expérimentation, sont autorisées à délivrer du cannabis médical.

    Comment se présente le cannabis médical ?

    Il existe deux voies d'administration pour le cannabis médical. Premièrement, la voie nasale permettant d'inhaler des vaporisationsvaporisations. Celles-ci proviennent de sommités fleuries séchées ou de granulés et sont vaporisées à l'aide d'un dispositif dédié. La sommité fleurie comprend les fleurs, les feuilles et la tige du sommet de la plante. Deuxièmement, la voie orale ou sublinguale comprenant l'ingestioningestion d'extraits solubilisés dans une matrice huileuse.

    Existe-t-il des contre-indications au cannabis médical ?

    Ce produit est formellement contre-indiqué en cas de grossesse et d'allaitementallaitement. Chez les femmes en âge de procréer, une contraceptioncontraception efficace doit être mise en place pendant toute la duréedurée de l'expérimentation. Les patientes doivent être informées et comprendre les risques pour un potentiel fœtusfœtus.

    Le cannabis est contre-indiqué chez les personnes présentant des antécédents de troubles psychotiques, en particulier des antécédents de schizophrénieschizophrénie. Il est également non recommandé chez les patients souffrant d'insuffisance hépatique, d'insuffisance rénaleinsuffisance rénale ou d'insuffisance cardiaqueinsuffisance cardiaque sévère.