Maladie non contagieuse, le vitiligo est causé par un dysfonctionnement du système immunitaire. Il peut se manifester à tout âge et se caractérise par l'apparition de taches de peau dépigmentée de tailles variées. Mal connue, cette maladie auto-immune n'est ni infectieuse ni douloureuse. Cependant, le regard porté sur les personnes qui en sont atteintes, peut provoquer une souffrance morale et avoir des impacts psychologiques.


au sommaire


    Lié à un dysfonctionnement du système immunitaire, le vitiligo se manifeste par l'apparition de taches blanches sur la peau. Des dépigmentations qui peuvent survenir à tout âge. Peu connue, cette dermatose fait encore l'objet de fausses informationsfausses informations.

    Le vitiligo concernerait 1 million de personnes en France, 0,5 à 1 % de la population mondiale. Ce trouble de la pigmentation est une maladie auto-immune qui se caractérise par l'apparition de taches blanches, et parfois de poils blancs, sur la peau. Trop souvent considérée comme bénigne -- les taches ne grattent pas, ne brûlent pas, les patients ne sont pas plus à risque de cancer de la peau  --, cette dermatose entraîne pourtant de lourdes répercussions psychologiques et peut considérablement altérer la qualité de vie. Ainsi, 76 % des patients estiment que le regard porté par la société sur leur maladie nuit à leur santé mentale, 82 % d'entre eux considèrent important, voire indispensable de renforcer la sensibilisation sur la maladie.

    Ainsi, à l'occasion de la journée mondiale du vitiligo ce 25 juin dernier, la Fédération française du vitiligo tord le cou à plusieurs idées reçues.

    Le vitiligo n'est pas une maladie infectieuse. Ce trouble de la pigmentation peut être difficile à supporter psychologiquement et être à l'origine de discriminations. © LIGHTFIELD STUDIOS, Adobe Stock
    Le vitiligo n'est pas une maladie infectieuse. Ce trouble de la pigmentation peut être difficile à supporter psychologiquement et être à l'origine de discriminations. © LIGHTFIELD STUDIOS, Adobe Stock

    Le vitiligo est héréditaire : faux

    Segmentaire (il ne concerne qu'une partie du corps) ou généralisé (les taches apparaissent de façon symétrique sur le corps), le vitiligo n'est pas une maladie héréditaire.  Il n'existe pas de gène du vitiligo, mais des prédispositions familiales. Selon l’Inserm, une cinquantaine de gènes de susceptibilité ont été identifiés dans le vitiligo, mais une personne qui porteporte un ou plusieurs de ces gènes, si elle présente plus de risque de développer la maladie, ne sera pas systématiquement atteinte. Selon l'Inserm, une personne dont un parent du premier degré est atteint à un risque de 5 à 8 % de développer la maladie.

    Le vitiligo, c’est dans la tête : faux

    Le vitiligo est souvent perçu comme une maladie psychosomatiquepsychosomatique, soit la survenue de symptômessymptômes qui affectent la santé physiquephysique alors que les causes sont psychiques ou émotionnelles. Il s'agit d'une maladie auto-immune, l'immunitéimmunité cellulaire est impliquée dans la destruction des mélanocytesmélanocytes, les cellules de l'épiderme qui synthétisent les principaux pigments qui colorent la peau. D'autres facteurs, génétiquesgénétiques et non-génétiques, contribuent également à la survenue de la maladie.

    Il ne faut pas s’exposer au soleil : faux

    Une exposition raisonnable n'est pas contre-indiquée. Il est tout à fait possible de s'exposer au soleil lorsque l'on souffre de vitiligo, même s'il faudra redoubler de vigilance concernant la protection des zones dépigmentées.

    En outre, le soleilsoleil participe à la repigmentation de la peau. Les traitements reposent en effet sur l'association de crèmes à appliquer sur les zones dépigmentées et d'une exposition aux rayonnements UVB, via des lampes de photothérapie ou une exposition au soleil si la saisonsaison le permet. Il faudra environ 6 à 24 mois pour obtenir des résultats satisfaisants ; les poignets, les mains et les pieds restent très difficiles à traiter.

    Le vitiligo est contagieux : faux

    Cette maladie dermatologique, peu connue, est à l'origine d'une stigmatisation sociale. Beaucoup croient que cette maladie est contagieuse. Ainsi, selon une enquête de l'Association française du vitiligo, 31 % des jeunes ayant croisé une personne atteinte de vitiligo craignaient que celle-ci soit contagieuse (42 % pour les hommes et 19 % pour les femmes).  « Ah, mais qu'est-ce que tu as sur les genoux, dans le dosdos et sur le ventre ? Ah, mais c'est bizarre, j'espère que ce n'est pas contagieuxcontagieux », témoigne avoir entendu un jeune patient, dans les vestiaires.

    En outre, « au début de l'évolution, le vitiligo est souvent à tort diagnostiqué comme une maladie appelée "Pityriasis Versicolor", très fréquente, liée à la prolifération d'un champignonchampignon sur la peau et souvent traitée par des traitements antifongiquesantifongiques ». Une erreur de diagnosticdiagnostic qui entretient l'idée d'une maladie infectieuse selon le centre dermatologique spécialisé Vitiligo-Bordeaux.

    À noter : il est possible de bloquer les poussées de vitiligo avec un traitement à base de cortisone et de phytothérapiephytothérapie. Pour la repigmentation des lésions, un premier traitement a reçu une autorisation de mise sur le marchéautorisation de mise sur le marché au début de l'année en France ; pour une utilisation dès l'âge de 12 ans. Il s'agit du ruxolitinib, commercialisé sous le nom d'Opzelura.