C'est une récente revue narrative qui nous apprend que chez certains individus l'intolérance au lactose pourrait être progressivement réduite grâce à l'adaptation de la flore colique. L'éviction du lactose, pourrait à l'inverse, réduire ce seuil d'absorption déjà faible chez les intolérants. 


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    Quelque 70 % des individus adultes sont intolérants au lactose, le sucre du lait. La cause, une baisse drastique de la production de l'enzymeenzyme intestinale clé pour le digérer : la lactase. Le facteur clé qui détermine cette chute est généralement d'origine génétique ou ethnique. Par exemple, 90 % de la population d'Asie du Sud est intolérante au lactose contre 10 % chez les habitants des pays nordiques. L'hypothèse majoritairement acceptée pour expliquer ces écarts est celle de la théorie historique de la culture, qui affirme que la persistance de la lactase est le résultat d'une sélection positive en raison d'un avantage nutritionnel conféré par la capacité continue de consommer du lait et des produits laitiers à travers les générations.

    Digérer le lactose : pas qu'une affaire d'enzyme

    Si la lactase est un prérequis essentiel pour digérer le lactose, nos précieuses bactéries intestinales peuvent nous aider à remplir cette tâche. Le travail qu'effectue l'enzyme, c'est de couper en tout petits morceaux le lactose, que notre organisme connaît bien et sait métaboliser. Pourtant, certaines bactéries telles que Lactobacillus, Bifidobacterium et leur enzyme β-galactosidase aident notre organisme à prendre en charge le lactose. Et ces bactéries sont aussi présentes chez les personnes intolérantes au lactose ou chez celles qui l'absorbent mal. Se pourrait-il qu'en consommant progressivement des doses modérées de lactose, les bactéries coliquescoliques chargées de digérer le lactose puissent étendre leur territoire et diminuer les symptômessymptômes de l'intolérance au lactose ? 

    Chez certaines personnes, la consommation de lactose sur une courte période se traduit par une présence plus élevée d'hydrogène, d'enzymes bactériennes ou tout simplement de souches bactériennes spécifiques. © nobeastsofierce, Fotolia<br> 
    Chez certaines personnes, la consommation de lactose sur une courte période se traduit par une présence plus élevée d'hydrogène, d'enzymes bactériennes ou tout simplement de souches bactériennes spécifiques. © nobeastsofierce, Fotolia
     

    Les bactéries coliques contre-attaquent

    Plusieurs équipes de chercheurs à travers le globe, du Mexique à Singapour, ont tenté d'évaluer l'effet d'une courte période d'ingestioningestion de lactose sur les bactéries de la flore commensale chez des personnes intolérantes (ou touchées par la malabsorption) au lactose. Leurs résultats sont mitigés et s'ils ne peuvent pas aboutir à une relation de causalité, chez certaines personnes la consommation de lactose sur une courte période se traduit par une présence plus élevée d'hydrogènehydrogène, d'enzymes bactériennes ou tout simplement de souches bactériennes spécifiques citées précédemment. Cependant, malgré l'adaptation du côlon, le bénéfice nutritionnel du lactose pour ces individus resterait toujours faible comparé aux individus avec une lactase active. C'est pourquoi, si vous êtes intolérant et que vos symptômes persistent, l'éviction du lactose reste la meilleure solution.

    Enfin, selon l'auteur de cette revue, il reste à déterminer si l'apport en lactose entraîne une adaptation du côloncôlon chez toutes les personnes qui en consomment et quelles pourraient être les différences possibles entre ceux qui s'adaptent et ceux qui ne s'adaptent pas.