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Le virus de l'hépatite C (VHC) infecte actuellement environ 180 millions de personnes dans le monde. De nouveaux traitements plus efficaces, à l'image du telaprevir et du boceprevir sont très attendus. © PhD Dre / Licence Creative Commons
L'hépatite C, provoquée par le virus VHCVHC, est une maladie qui atteint le foie et peut dégénérer en cirrhose. Alors qu'aucun vaccin n'est disponible, le traitement actuel consiste en l'association d'interférons-α (moléculesmolécules naturellement synthétisées par le système immunitaire en réponse à des infections) et d'une molécule chimique antivirale, la ribavirineribavirine. Cette bithérapiebithérapie permet de guérir la moitié des patients mais cause des effets secondaires très gênants et difficilement supportables (dépression, anémieanémie, état grippal, nausées...)) et pour l'autre moitié le traitement n'est pas efficace. Alors que dans le monde 150 à 200 millions de personnes sont infectées par le VHC, il est nécessaire de trouver des alternatives.
Deux nouvelles molécules, le telaprevir (Vertex) et le boceprevir (Merck) pourraient améliorer la situation des malades. Elles sont en effet capables d'interférer avec le mécanisme d'expression des protéinesprotéines du VHC qui, à l'instar de tous les virus, utilise une stratégie originale. Alors que chez l'homme les gènesgènes sont exprimés séparément, le virus exprime tous ses gènes en une fois, menant à la synthèse d'une grande protéine (une polyprotéinepolyprotéine) qui est ensuite coupée en petits morceaux pour former tous les éléments dont le virus a besoin. La protéaseprotéase, l'enzymeenzyme virale responsable du découpage de la polyprotéine est donc essentielle au virus. Le telaprevir et le boceprevir bloquent l'action de la protéase et inhibent donc le virus, d'une manière nouvelle par rapport à la bithérapie.
Révélés au cours des derniers jours, les résultats des essais cliniquesessais cliniques en phase III de ces deux inhibiteurs de protéaseinhibiteurs de protéase sont très encourageants. Le boceprevir, en association avec l'interféron-α et la ribavirine, a permis de réduire fortement le titre viral des deux tiers des patients en 48 semaines. Pour certains, l'effet a même été plus rapide, en seulement 28 à 36 semaines.
Plus efficaces, plus rapidement
En ce qui concerne le telaprevir (essai clinique appelé Illuminate), son efficacité semble supérieure : pour 72% des patients traités en association avec la bithérapie, le virus n'est plus détectable dans le sang après seulement 24 semaines de traitement. Les patients qui ont bien répondu au traitement dès les premières semaines avaient encore plus de chances d'éliminer le virus (92% et 88% de guérisonguérison après 24 ou 48 semaines de traitement, respectivement).
Non seulement ces thérapiesthérapies sont efficaces sur un nombre plus important de patients, mais les résultats sont aussi plus rapides. Une duréedurée plus courte de traitement serait un vrai bénéfice pour les patients qui souffrent des lourds effets secondaires.
Les deux laboratoires pharmaceutiques devraient rendre leur copie à la Food and Drug Administration (FDA), l'organisation américaine en charge de la gestion des médicaments. Si tout se passe bien, les molécules devraient être approuvées au milieu de l'année prochaine.
Afin d'assurer la relève en cas d'inefficacité de ces deux molécules pour certains patients ou en cas de résistancerésistance virale, d'autres médicaments sont déjà en phases I et II d'essais cliniques. Ces nouvelles molécules ciblent la réplicaseréplicase du virus ou le mécanisme d'assemblage du virus en virionsvirions. La mise au point de nombreuses molécules différentes devraient permettre, à terme, d'augmenter les combinaisons de traitements possibles et d'adapter la thérapie à chaque patient.