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Le site Facebook compte aujourd’hui 1,15 milliard d’utilisateurs dans le monde, dont 26 millions en France. En compilant certaines informations médicales des statuts Facebook, les chercheurs pourraient contrôler la propagation des maladies. © west.m, Flickr, cc by 2.0
Lorsque l'hiverhiver approche, les infections virales et bactériennes occupent le devant de la scène et se propagent rapidement au sein de la population. Afin de s'en protéger, les médecins préconisent différentes méthodes allant du simple lavage de main à la campagne de vaccination, en passant par le repos confiné chez soi. Malheureusement, cela n'est généralement pas suffisant et les épidémies de grippe et de gastroentérites font des ravages chaque année.
Un des aspects qui régit la diffusiondiffusion d'une maladie est la manière dont la société réagit à la menace épidémique. Or, ce paramètre étant difficilement prévisible, cela ne facilite pas la surveillance, et donc la possibilité de contrôler la progression d'une infection. Une équipe canadienne de l'université de Waterloo s'est penchée sur le problème et a trouvé une solution originale pour anticiper le comportement d'une population en réponse à la naissance d'une vaguevague épidémique.
Twitter, réseau social très en vogue est moins populaire que Facebook. Il compte cependant environ 200 millions d’utilisateurs, dont 4,5 millions en France. © Paul Snelling, Flickr, cc by nc nd 2.0
L'idée est simple : sur les réseaux sociauxréseaux sociaux, tels que Facebook et TwitterTwitter, les opinions se propagent rapidement. De la même manière que nous communiquons nos pensées, nous indiquons également nos états de santé sur InternetInternet. En analysant les données recueillies sur ces réseaux et en les comparant avec les informations épidémiologiques, les chercheurs pensent pouvoir mieux maîtriser les maladies infectieuses. Leur analyse est publiée dans la revue Science.
Les statuts Facebook et les tweets en disent long sur la santé de la société
Pour évaluer la progression d'une maladie, il suffirait donc d'allumer son ordinateurordinateur et d'éplucher les informations de Twitter et de FacebookFacebook. « Grâce à ces données, on peut savoir comment les personnes vont réagir à une épidémie, explique Chris Bauch, un des deux participants à l'étude. Nous pourrions créer des modèles mathématiques qui permettraient aux chercheurs de mieux appréhender l'évolution d'une maladie au sein d'une population. » Il cite par exemple le sujet polémique de la vaccination : lorsque des personnalités suggèrent qu'elle présente des risques, elles alimentent la peur des vaccins. Ces informations circulent sur les réseaux sociaux et peuvent avoir un impact sur la couverture vaccinale à l'échelle de la société.
L'idée n'est pas tout à fait nouvelle, et l'utilité des réseaux sociaux pour traquer les maladies a déjà été démontrée à plusieurs reprises. Des chercheurs de l'université Harvard ont ainsi montré que Twitter permettait de suivre la progression de l'épidémie de choléra de 2010 en Haïti. Les tweets et les statuts Facebook sont également des indicateurs précieux dans la surveillance de la grippe. En 2010, des chercheurs de l'université de Rochester aux États-Unis ont pu cartographier en temps réel la propagation de cette infection virale en étudiant les fils Twitter de 630.000 New-Yorkais.
Il existe de nombreuses applicationsapplications inspirées de la même idée qui circulent sur Internet : « Help I have the flu » (ce qui signifie littéralement « au secours j'ai la grippe »)) analyse les statuts Facebook de vos amis et vous indique qui il vaut mieux éviter pour rester en bonne santé ! En France, il existe un site du même acabit, appelé GrippeNet, qui invite les internautes à partager leur état de santé et à participer ainsi à la surveillance sanitaire du pays.