Leurs capacités cardio-vasculaires sont réduites. Leurs mouvements manquent de précision. Et leurs jambes… sont courtes. Mais selon une étude publiée récemment, nos enfants présentent une incroyable résistance musculaire à la fatigue et des capacités de récupération supérieures aux nôtres.

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    Ils crient, ils jouent, ils courent. Ils courent et courent encore. Du réveil au coucher, les enfants ne s'arrêtent jamais. Mais où trouvent-ils toute cette énergieénergie ? Une étude nous apprend qu'ils auraient non seulement des muscles ultra-résistants à la fatigue, mais aussi des capacités de récupération parfois supérieures à celles d'athlètes de haut niveau.

    Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont mesuré notamment les fréquences cardiaques, niveaux d'oxygène et vitessesvitesses d'élimination des lactates après un exercice physique. Le tout sur trois groupes d'individus : des garçons entre 8 et 12 ans, des adultes non entraînés et des sportifs - des triathloniens ou des coureurs de fond - de haut niveau.

    Les enfants présenteraient naturellement des capacités de récupération semblables à celles d’athlètes de haut niveau. © Aquaphoto, Fotolia

    Les enfants présenteraient naturellement des capacités de récupération semblables à celles d’athlètes de haut niveau. © Aquaphoto, Fotolia

    Une incroyable capacité de récupération

    Leurs résultats sont surprenants. Les enfants semblent plus compter sur leur métabolisme aérobie que les adultes. De quoi les préserver de la fatigue pendant l'effort. Et après l'effort, ils retrouvent un rythme cardiaque de repos et ils éliminent les lactateslactates plus rapidement parfois que les athlètes de haut niveau.

    Entre l'enfance et l'âge adulte, il semble donc s'opérer des changements physiologiques entraînant une perte de résistancerésistance musculaire et de capacité de récupération après l'effort. Des changements qui interviennent justement au moment où les risques de développer des maladies type diabète augmentent. Mais pour établir un lien entre les deux, des études plus poussées seront nécessaires.


    Les enfants d’aujourd’hui courent moins vite que leurs parents

    Une étude australienne aboutit à un constat inquiétant : les enfants d'aujourd'hui courent moins vite que leurs parents lorsqu'ils avaient le même âge. Les performances baisseraient même de 5 % par décennie. Plusieurs facteurs sont mis en cause, dont l'obésité.

    Article de Janlou Chaput paru le 25/11/2013

    Assisterions-nous à un certain paradoxe ? Car à regarder les records d'athlétisme, on pourrait croire que l'être humain court de plus en plus vite. Les 9''95 de Jim Hines sur 100 m aux Jeux olympiques de Mexico (1968) sont longtemps restés le temps de référence mais depuis, le chrono a été amélioré de 3,7 % par Usain Bolt (9''58). Dans le même laps de temps, l'exploit de Ron Clarke en 1965, qui pulvérisait son propre record sur 10.000 m (27'39'') paraît peu de chose à côté des 26' 17'' réussis en 2005 par Kenenisa Bekele (+ 4,3 %). Pire encore : les 2 h 12'' de Morio Shigematsu sur marathon en 1965 font pâle figure à côté des 2 h 03' 23'' que le Kényan Wilson Kipsang vient d'effectuer il y a à peine deux mois lors du parcours berlinois (+ 6,5 %).

    Mais l'amélioration des méthodes d'entraînement (et peut-être des techniques dopantes...) cachent une réalité bien moins glorieuse. D'après une vaste étude menée par Grant Tomkinson, chercheur à l'université d’Australie-Méridionale (Adélaïde), nos enfants courent de moins en moins vite. Et pas qu'un peu ! En l'espace de 30 ans, les performances auraient globalement baissé de 15 %.

    Ces travaux, présentés lors du congrès de l'American Heart Association, se basent sur l'analyse de 50 études publiées entre 1964 et 2010, portant sur plus de 25 millions d'enfants répartis dans 28 pays. Il s'agissait en fait de comparer la distance parcourue en un temps donné (entre 5 et 15 minutes) ou, à l'inverse, le temps nécessaire pour finir une course précise (entre 800 m et 3,2 km) pour des enfants et adolescents âgés entre 9 et 17 ans. Depuis 1975, les performances chutent en moyenne de 5 % par décennie.

    Des enfants moins rapides car plus gros

    Ce constat s'applique aussi bien aux garçons qu'aux filles et aux plus jeunes qu'aux plus âgés. Il reste semblable pour différentes régions géographiques du monde mais, en revanche, on note quelques différences entre les pays. Les territoires d'Europe occidentale, l'Australie et la Nouvelle-Zélande semblent enfin se stabiliser et ne déclinent plus. Les États-Unis devraient bientôt les imiter. En revanche, la Chine et le Japon pourraient continuer à sombrer.

    La sédentarité constitue probablement l'une des causes expliquant la baisse des performances à la course à pied de génération en génération. © Lars Plougmann, Flickr, cc by sa 2.0

    La sédentarité constitue probablement l'une des causes expliquant la baisse des performances à la course à pied de génération en génération. © Lars Plougmann, Flickr, cc by sa 2.0

    Quelle explication avancent les scientifiques ? Ils mettent en cause plusieurs facteurs, qu'ils soient sociétaux, comportementaux, physiquesphysiques ou physiologiques. Mais le parallélisme entre la prise de massemasse graisseuse et la baisse des performances laisse supposer que l'obésité y joue un rôle majeur, et serait même responsable de 30 % à 60 % du déclin des performances, selon Grant Tomkinson.

    Des résultats inquiétants. Car comme le scientifique le rappelle : « une personne jeune qui n'est pas dans une bonne condition physique a davantage de risque de développer une maladie cardiaque plus tard dans sa vie ». Il devient donc urgent d'agir pour éviter d'en payer les conséquences dans les prochaines décennies.

    Davantage de sport pour la bonne santé des enfants

    Le chercheur rappelle que les autorités sanitaires préconisent 60 minutes de sport par jour pour les enfants, et qu'il faut développer des politiques pour les encourager à les faire. Malheureusement, selon les chiffres de l'OMS, seuls 20 % des jeunes remplissent le quota. Car même une activité physique dans une association et l'exercice pratiqué à l'école ne suffisent pas toujours à se dépenser autant qu'il le faudrait.

    Parents et enseignants doivent donc trouver des nouvelles occasions pour pousser les enfants à faire du sport. Mais pas n'importe quel type d'effort, précise Grant Tomkinson. L'activité doit être soutenue et dynamique, et doit faire transpirer. La marche, le vélo et la course à pied sont à privilégier car ils font intervenir des muscles volumineux qui réclament davantage de ressources énergétiques pour fonctionner.

    Toutes ces mesures permettraient-elles de protéger nos jeunes de pathologies cardiovasculaires ultérieures ? Même pas sûr. Une étude parue cette année dans la revue BMC Medicine se montre même plus exigeante. Les auteurs y préconisent 80 minutes d'activité physique par jour pour les enfants, dont 20 minutes intenses. Un pari qui est loin d'être gagné pour tout le monde...