Des chercheurs états-uniens ont identifié la molécule qui améliore les capacités cérébrales lors d’un exercice physique. Produite dans le sang, elle circulerait jusqu’au cerveau et favoriserait la mémoire et l’apprentissage chez la souris.

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    On ne compte plus les nombreux bénéfices de l'exercice physique sur la santé. Allié de notre cœur, de nos os et de notre système vasculaire, il nous permet de rester en forme et d'affronter sereinement le quotidien.

    Mais ce n'est pas tout. Depuis une dizaine d'années, les preuves s'accumulent sur les bienfaits du sport sur le cerveau. Selon les spécialistes, il améliorerait la mémoire et la concentration, agirait sur l'humeur et permettrait même la formation de nouveaux neurones. La pratique régulière d'une activité physiquephysique allégerait ainsi les symptômes de différentes pathologies chroniques comme la dépression ou la maladie d’Alzheimer.

    L'activité physique stimule le cerveau. Ce procédé est dirigé par l’irisine, une protéine anciennement identifiée pour sa capacité à brûler les graisses. Son nom fait référence à Iris dans la mythologie grecque. © Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    L'activité physique stimule le cerveau. Ce procédé est dirigé par l’irisine, une protéine anciennement identifiée pour sa capacité à brûler les graisses. Son nom fait référence à Iris dans la mythologie grecque. © Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Les scientifiques savent depuis plusieurs années que l'exercice physique optimise la synthèse du facteur BDNF (Brain Derived Neurotrophic Factor), une neurotrophine du cerveau qui favorise la survie et la différenciation des neurones. Cependant, les mécanismes cachés derrière cette activation étaient jusqu'ici obscurs. Des chercheurs de l'université Harvard viennent élucider une part de ce mystère. Selon leurs observations, publiées dans la revue Cell Metabolism, ce phénomène serait lié à la libération d'une protéineprotéine appelée irisine, déjà connue pour brûler les graisses pendant un exercice physique.

    L’irisine, une molécule miracle ?

    Voici donc un nouveau rôle bénéfique de l'irisine. Au cours de cette étude, les chercheurs ont étudié les cerveaux de souris pendant un exercice d'endurance. Selon leurs observations, cela entraînerait l'accumulation de la protéine membranaire FDN5, le précurseur de l'irisine, dans l'hippocampe. Une fois clivée, la moléculemolécule d'irisine pourrait activer la synthèse du facteur BDNF et améliorer les fonctions cérébrales. En revanche, chez des rongeursrongeurs génétiquement modifiés incapables de produire de l'irisine, la production du BDNF n'est pas stimulée pendant une activité physique.

    Les expériences ne se sont pas arrêtées là. Les chercheurs ont fabriqué des souris capables de surproduire du FDN5 et donc de l'irisine dans leur sang. Ils ont montré que cela induisait l'activation de la synthèse du BDNF dans l'hippocampehippocampe. En d'autres termes, l'irisine du sang est capable de communiquer des informations au cerveau. Il est possible qu'elle traverse la barrière hématoencéphalique, ou qu'elle contrôle une autre molécule capable de le faire entraînant alors la production de BDNF.

    Ces découvertes ouvrent la voie vers le développement d'un traitement pour améliorer les capacités cognitives des personnes âgées et lutter contre les maladies neurodégénératives. De nombreuses expériences sont cependant nécessaires pour y arriver. Pour l'heure, les chercheurs envisagent de développer une forme injectable de l'irisine et de l'étudier plus amplement chez la souris.