Des chercheurs australiens ont mis au point une lentille thérapeutique qui pourrait soigner des lésions de la surface de l'œil. Cette lentille particulière possède sur sa surface interne des cellules provenant de tissus oculaires d’un donneur.

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    Une équipe de chercheurs du Queensland Eye Institute a mis au point une lentille de contact thérapeutique. Cette dernière serait utilisée comme un pansement pour guérir les lésions présentes sur la surface des yeux et pourra permettre une guérison plus rapide des traumatismes cornéens initialement compliqués à soigner.

    Cette innovation sera composée de cellules issues du tissu oculaireoculaire d'un donneur. Ces cellules, nommées cellules stromales mésenchymateuses, seront déposées sur la surface interne d'un type spécial de lentillelentille de contact appelé lentille sclérale. Dans un communiqué, le professeur Damien Harkin, du Queensland Eye Institute, a expliqué : « Les cellules du donneur sont facilement accessibles à partir de tissus généralement mis au rebut après des greffes de cornée systématiques. » 

    Une nouvelle lentille de contact pour traiter des lésions de l’œil

    La lentille sera également composée de membrane amniotique directement prélevée du placenta humain. Cette membrane amniotique présente en effet des propriétés anti-inflammatoires et cicatrisantes. Mais cette lentille n'est pas encore disponible pour le public puisqu'elle est encore en phase de recherche.

    D'après le Pr Harkin, « Sur la base de donnéesbase de données préliminaires, nous pensons que les cellules du donneur libèrent une gamme de facteurs de cicatrisation des plaies qui favorisent la réparation de la surface de l'œil. » Il faudra encore réaliser des essais cliniques sur cette lentille thérapeutique avant de la proposer à des patients, d'ici quelques années...


    Des lentilles de contact pour délivrer des médicaments

    Article de Janlou ChaputJanlou Chaput paru le 11 décembre 2013

    Après des décennies d'échecs, des chercheurs de l'université Harvard et du MIT ont conçu une lentille de contact capable de délivrer pendant un mois au moins des doses thérapeutiques du principal médicament contre le glaucomeglaucome. Un procédé qui pourrait être utilisé pour d'autres conditions.

    Le glaucome représente l'une des principales causes de cécité irréversible à travers le monde. Bien qu'existant sous de multiples formes, il apparaît souvent après que les canaux servant à drainer l'humeur aqueuse de l'œil soient bouchés. L'excès de liquideliquide augmente alors la pressionpression à l'intérieur du globe oculaireglobe oculaire, ce qui se répercute sur le nerfnerf optique. Les neuronesneurones finissent par succomber. Une fois détruits, il est impossible de les régénérer. Sans traitement, le glaucome conduit donc à la cécité.

    Bien qu'il soit impossible de le soigner, on peut au moins prévenir le glaucome par chirurgie, par laserlaser ou à l'aide d'un médicament. Parmi les plus courants, le latanoprost, qui s'administre sous forme de gouttelettes déposées sur l'œil. Mais bien souvent, les patients éprouvent des difficultés à adhérer au traitement et oublient leur collyre.

    Pour y remédier, des scientifiques de la faculté de médecine de l'université Harvard, sous l'égide de Joseph Ciolino, associé à des chercheurs du MIT, ont développé une lentille de contact qui libère le latanoprost de manière continue. S'ils ne sont pas les premiers à avoir l'idée, ils viennent de mettre au point un procédé qui leur permet de libérer le médicament à des doses thérapeutiques durant au moins un mois. Une première publiée dans Biomaterials.

    On ne peut pas guérir du glaucome, mais on peut le prévenir chez les patients à risque. Et peut-être trouver de meilleures façons de préserver la vue et les yeux, à l'aide d'une lentille adaptée. © Franck Hanot, Flickr, cc by nc sa 2.0

    On ne peut pas guérir du glaucome, mais on peut le prévenir chez les patients à risque. Et peut-être trouver de meilleures façons de préserver la vue et les yeux, à l'aide d'une lentille adaptée. © Franck Hanot, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Des lentilles au potentiel thérapeutique

    La lentille dispose d'un fin film de polymèrepolymère encapsulé sur la périphérie de sa face interne, de manière à ne pas gêner la vision. À l'intérieur, on trouve le latanoprost. En perçant le film, le principe actifprincipe actif atteint l'humeur aqueuse et favorise son élimination, baissant ainsi la pression intraoculaire. Testée sur des cellules en culture et in vivoin vivo chez l'animal, la lentille ne présente pas de problèmes particuliers. Un mois après le début du traitement, les taux de latanoprost dans l'humeur aqueuse étaient équivalents à ceux retrouvés chez un patient qui utilise un collyre.

    Le modèle de lentille de contact n'est pas unique. Ainsi, elle peut être neutre chez les personnes ne souffrant d'aucun problème de vue, ou bien correctrice chez les myopes ou les presbytes. Surtout, elle peut intrinsèquement contenir d'autres principes actifs, et ainsi devenir un moyen thérapeutique contre d'autres pathologiespathologies oculaires. De quoi voir la suite avec plus d'ambition encore.

    Mais avant de crier victoire trop vite, le procédé demande encore à être développé et testé. Comme tout médicament, il doit être préalablement essayé chez l'Homme pour s'assurer de son innocuité et de son efficacité par rapport à un placéboplacébo. Tant de bonnes idées sont abandonnées en chemin qu'il vaut mieux laisser les chercheurs travailler dessus et attendre que le traitement soit validé pour espérer mieux accrocher les patients touchés par le glaucome.