En cette fin d’année, la France métropolitaine (sauf la Corse) est entrée dans la phase épidémique de la grippe. C’est la période où l’on tousse, se mouche et où la gorge gratte… Mais s’il est tentant de se soigner par ses propres moyens, attention tout de même à l’automédication : certains médicaments disponibles sans ordonnance, en particulier contre le rhume, ne sont pas sans danger ! En novembre dernier, le magazine 60 millions de consommateurs révélait les résultats d’une enquête sur 62 médicaments sans ordonnance traitant rhume, toux, maux de gorge et troubles intestinaux. Près de la moitié faisaient partie de la liste noire des médicaments à éviter.

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    Article paru le 18 novembre 2017

    Sur 62 médicaments passés au crible sous le contrôle du professeur Jean-Paul Giroud, pharmacologue clinicien reconnu, membre de l'Académie de médecine, et Hélène Berthelot, pharmacienne, seuls 21 % d'entre eux (13) sont « à privilégier », comme Vicks Vaporub, Imodiumcaps, Gaviscon menthe, Forlax 10 g, Maalox sans sucre (mais Xolaam, son jumeau méconnu, est vendu environ deux fois moins cher). « Ils ont un rapport bénéfice/risque favorable », indique le magazine dans un hors-série consacré aux médicaments sans ordonnance. « De toute façon, la duréedurée d'utilisation doit être courte », souligne le professeur Giroud.

    Un tiers est classé « faute de mieux » : leur efficacité est faible ou non prouvée mais ils n'ont pas, peu ou très rarement d'effets indésirables, poursuit le journal de l'Institut national de la consommation (INC).

    En revanche, parmi ces 62 médicaments, près d'un sur deux (28) est tout simplement « à proscrire », le rapport bénéfice/risque étant défavorable en automédication. En bonne place sur cette liste noire, figurent des stars antirhumes comme Actifed Rhume, Dolirhume et Nurofen Rhume. Ce sont des cocktails de deux à trois composés actifs : un vasoconstricteur (nez bouché), un antihistaminique (nez qui coule) et du paracétamol ou de l'ibuprofèneibuprofène (mal de tête). Ces tout-en-un cumulent des risques de surdosage et d'effets indésirables gravissimes (accidentsaccidents cardiovasculaires et neurologiques, vertiges...), selon 60 millions de consommateurs.

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    Les médicaments contre le rhume dangereux ?

    « En somme, pour décongestionner un nez bouché, on met un bazooka à la disposition des malades », selon ce hors-série qui évoque notamment la pseudoéphédrine, un produit que le gérant d'une pharmacie bordelaise refuse par exemple de vendre, relate le journal. « Cette substance expose à des risques d'accidents cardio-vasculaires et d'AVCAVC », observe le professeur Giroud, qui qualifie ces médicaments à proscrire de « dangereux ». « Ils devraient être retirés du marché », dit-il à l'AFP. Selon lui, des médicaments à base de pseudoéphédrine par voie orale sont vendus sans ordonnance alors qu'ils délivrent jusqu'à 30 fois la dose de ceux qui s'administrent par voie nasale et qui sont accessibles seulement sur ordonnance.

    Les médicaments contre le rhume contiennent parfois un cocktail impressionnant de molécules. © ladysuzi, Fotolia

    Les médicaments contre le rhume contiennent parfois un cocktail impressionnant de molécules. © ladysuzi, Fotolia

    Des médicaments contre le rhume et la toux pas vraiment anodins

    Pour les médicaments destinés à soulager la toux, le bilan de 60 millions de consommateurs n'est guère meilleur, avec seulement un médicament à privilégier et 60 % à proscrire. « C'est l'hécatombe par rapport à l'étude que nous avions réalisée en 2015, où il y avait 35 % de médicaments à privilégier et -- seulement -- 50 % à proscrire », écrit la revue.

    Cette dégradation provient du fait que, depuis juillet, les sirops ou comprimés à base de dextrométhorphane (dérivé opioïdeopioïde), une substance efficace contre certaines toux sèches et fatigantes, ne sont plus accessibles sans ordonnance. Et ce en raison d'un détournement « marginal » de cette substance par des ados (via des cocktails purple drank mêlant sodas et produits pharmaceutiques), explique à l'AFP Adeline Trégouët, rédactrice en chef déléguée du magazine.

    Le public ne connaît les médicaments que par la publicité. Or, celle-ci n'est pas véritablement informative.

    Il y a 4.000 médicaments en vente sans ordonnance, chiffre incluant par exemple des bouteilles de sirop de tailles différentes ou des boîtes avec plus ou moins de comprimés, et, parmi eux, près de 600 sont en accès directaccès direct en pharmacie, d'après le professeur Giroud, auteur d'Automédication. Le guide expert (édition La Martinière, 2017). « Il y a un problème d'information. Le public ne connaît les médicaments que par la publicité. Or, celle-ci n'est pas véritablement informative », déplore le pharmacologue.

    Le magazine épingle, parmi d'autres produits, des pastilles pour la gorge à base d'anti-inflammatoiresanti-inflammatoires comme Strefen sans sucre, qui présente inutilement un risque d'hémorragies digestives. Également dans le collimateur : des fluidifiants bronchiques qui n'ont jamais fait la preuve de leur efficacité et peuvent être source d'allergieallergie et d'irritation du tube digestiftube digestif, selon le professeur Giroud. Plus généralement, « si le risque zéro n'existe pas, malheureusement, l'efficacité zéro, elle, est indiscutable pour plus de 55 % des médicaments d'automédication » disponibles sur le marché, s'indigne ce spécialiste.


    Automédication pour le reflux gastro-œsophagien

    Article paru le 1er janvier 2010

    Le Pantozol Control, un médicament contre le refluxreflux gastrogastro-œsophagien (RGO) des laboratoires Nycomed, a obtenu une autorisation européenne de mise sur le marché.

    Un nouveau traitement est aujourd'hui disponible en automédication pour traiter les symptômessymptômes du reflux gastro-œsophagien (RGO). Il s'agit du Pantozol Control 20 mg qui appartient à la classe des inhibiteurs de la pompe à protonsinhibiteurs de la pompe à protons.

    Rappelons qu'en France, 36 % de la population adulte souffre du RGO et 44 % se plaint d'une altération importante de sa qualité de vie. À raison d'un comprimé par jour, ce nouveau traitement soulage les troubles liés au RGO.

    Mais attention, si au bout de quinze de jours de traitement, les symptômes persistent, il est vivement conseillé de consulter son médecin traitant.