La consommation régulière d'aliments frits est associée à des niveaux plus élevés de dépression et d'anxiété chez les hommes, selon une étude menée par des chercheurs britanniques qui ont analysé les données de plus de 140 000 personnes. Les chercheurs ont également découvert que l'acrylamide, une substance chimique nocive produite lors de la cuisson en mode friture, joue un rôle important dans le développement de ces troubles chez le poisson-zèbre adulte. Cependant, l'étude présente des limites.


au sommaire


    Une étude récente, publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences (Pnas), a examiné les effets des aliments frits sur les risques de dépression et l'anxiété chez les consommateurs. Ces deux troubles mentaux sont de plus en plus courants. Des études antérieures avaient déjà montré que la consommation d'aliments frits était liée à un risque accru de dépression et d'anxiété, mais peu d'études avaient exploré les mécanismes sous-jacents. Les auteurs ont découvert que la consommation régulière d'aliments frits, en particulier de pommes de terrepommes de terre frites, était associée à un risque accru de ces troubles. Ils ont également mis en évidence que l'acrylamide, une substance produite au moment de la cuisson à haute température des aliments, déclenche un comportement anxieux chez des poissonspoissons-zèbres adultes.

    Un sur-risque de dépression chez les consommateurs réguliers d'aliments frits

    L'étude a analysé les données de 140 728 personnes issues de la biobanque britannique portant sur leur consommation d'aliments frits et l'incidence de l'anxiété et de la dépression sur une période moyenne de 11,3 ans. Les résultats ont montré que les personnes qui consomment plus d'une portion d'aliments frits par jour ont un risque d'anxiété supérieur de 12 % et un risque de dépression supérieur de 7 % à celui des non-consommateurs. Les consommateurs fréquents d'aliments frits étaient principalement des hommes, des jeunes et des fumeurs actifs.

    Dans cette étude, les hommes jeunes étaient particulièrement concernés par le lien entre consommation d'aliments frits et dépression. © Bits and Splits Adobe Stock
    Dans cette étude, les hommes jeunes étaient particulièrement concernés par le lien entre consommation d'aliments frits et dépression. © Bits and Splits Adobe Stock

    Le rôle de l'acrylamide

    Les chercheurs ont étudié les mécanismes possibles du lien entre les aliments frits et la survenue de ces troubles. Pour ce faire, ils ont observé comment l'exposition chronique à l'acrylamide affectait le poisson-zèbre au fil du temps. Ils ont constaté que l'exposition des poissons à de faibles concentrations d'acrylamide induisait un comportement semblable à l'anxiété et à la dépression. D'autres tests ont révélé que l'acrylamide réduisait le métabolisme des lipides, induisait une neuroinflammation et compromettait la perméabilité de la barrière hémato-encéphaliquebarrière hémato-encéphalique.

    Des limites 

    Cependant, d'autres facteurs que l'acrylamide peuvent également expliquer les effets des aliments frits sur la santé mentale. Par exemple, l'étude n'a pas établi de lien de cause à effet. Il se peut donc que les personnes qui consomment davantage d'aliments frits présentent un risque plus élevé de dépression et d'anxiété à la base ou que celles qui souffrent de ces affections soient plus susceptibles de se tourner vers la consommation d'aliments frits. De plus, la consommation d'aliments frits peut faire partie d'un tableau plus large, comme la consommation de sauces sucrées ou d'autres aliments qui peuvent avoir un impact sur le cerveaucerveau.

    L'étude présente également des limites en raison de sa nature rétrospective et de l'absence de contrôle de nombreuses variables. Par conséquent, d'autres études sont nécessaires pour confirmer ces résultats et déterminer les mécanismes précis par lesquels les aliments frits affecteraient la santé mentale.