Ce n'est pas vraiment une bonne nouvelle ! Heureusement, porter son masque chirurgical ou FFP2, même mal ajusté, permet de réduire drastiquement le risque d'attraper la Covid-19.


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    Deux personnes discutent sans masque, mais en gardant leur distance. L'une d'entre elles est infectée par le SARS-CoV-2. Dans 9 cas sur 10, son interlocuteur sera lui aussi contaminé au bout de cinq minutes seulement. C'est la conclusion d'une étude du Max Planck Institute for Dynamics and Self-Organisation qui a calculé le risque maximal d'être infecté dans plusieurs situations impliquant deux personnes face à face, dont une contaminée, qui porteporte un masque ou non.

    Le vaccin ne protège pas seulement la personne vaccinée et les personnes qu'elle côtoie. Il permet également de limiter le taux de mutation du vaccin, augmentant les chances d'arriver plus vite à bout de l'épidémie. © Futura

    Eberhard Bodenschatz, le directeur du Max PlanckMax Planck Institute for Dynamics and Self-Organisation le confesse, il ne s'attendait pas qu'« à une distance de plusieurs mètres, il faudrait si peu de temps pour que la dose infectieuse soit inhalée depuis la respiration d'un porteur du virus ». En effet, dans l'un des scénarios testés par lui et son équipe, où un infecté discute avec un non-infecté en respectant une distance de trois mètres mais sans masque, il ne faut que cinq minutes pour que le coronavirus passe de l'un à l'autre.

     

    Comment les masques protègent contre la Covid-19. © Max Planck Institute for Dynamics and Self-Organisation

    Les masques, une barrière efficace contre le coronavirus

    Trois autres scénarios ont été testés : les deux interlocuteurs portent un masque chirurgical ou FFP2, et l'interlocuteur infecté par le SARS-CoV-2 n'en porte pas mais son vis-à-vis oui (chirurgical ou FFP2). Autre détail, la personne infectée est bavarde. Lorsque les deux personnes portent un masque chirurgical, le risque maximal d'être infecté par le coronavirus est de 30 % au bout d'une heure. Dans les mêmes conditions, ce risque maximal n'est que de 0,4 % si les deux personnes portent un masque FFP2. Si la personne non infectée est seule à être protégée par un masque chirurgical et placée à environ 1,5 mètre de l'autre, le risque maximal d'être infecté est de 90 % après 30 minutes de discussion. Et de 20 % au bout d'une heure pour un masque FFP2. La façon dont le masque est porté influe aussi la probabilité d'être infecté par la Covid-19. Si les masques sont mal ajustés sur le côté du visage ou au niveau du nez, le risque d'être infecté augmente de 4 %. Si les masques sont bien ajustés, le risque d'être infecté est d'environ 10 % au bout de 20 minutes.

    Les scénarios testés par les scientifiques du <em>Max Planck Institute for Dynamics and Self-Organisation</em>. © Gholamhossein Bagheri et al. PNAS
    Les scénarios testés par les scientifiques du Max Planck Institute for Dynamics and Self-Organisation. © Gholamhossein Bagheri et al. PNAS

    Un risque plus faible en condition réelle

    « Dans la vraie vie, la probabilité réelle d'infection est certainement 10 à 100 fois inférieure », précise Eberhard Bodenschatz. En effet, pour mener à bien leurs expériences, les scientifiques ont dû faire des choix qui ne reflètent pas forcément des situations réelles. Par exemple, difficile d'estimer la quantité d'airair qui s'échappe du masque et atteint une autre personne dans chaque situation. Si le risque maximal théorique calculé ici est déjà faible dans les scénarios comprenant un masque, il doit être encore plus faible dans la vie réelle. « C'est pour cela que c'est si important que les gens portent un masque durant la pandémiepandémie », conclut Gholamhossein Bagheri, premier auteur de l'étude.