Les enfants peuvent être testés simultanément positifs aux tests sérologiques et au coronavirus. Une nouvelle qui pose des questions sur la véritable immunité conférée par les anticorps et sur la contagiosité des enfants.


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    Ce coronavirus nous réserve décidément bien des surprises. Après avoir découvert que le virus peut perdurer plusieurs mois dans l’organisme, qu'il est possible d’être réinfecté à quelques mois d’intervalle ou que certains patients ne fabriquent jamais d’anticorps, voici qu'une nouvelle étude met en lumièrelumière une nouvelle bizarrerie : le Sars-Cov-2 peut coexister avec les anticorps qui le combattent chez les jeunes patients. Une étude parue dans The Journal of Pediatrics a analysé les tests PCR de 6.369 enfants, âgés de 0 à 22 ans, dont 215 ayant aussi passé un test sérologiquetest sérologique entre mars et juin 2020. Ils ont découvert que 33 d'entre eux étaient simultanément positifs aux deux tests, dont 16 présentaient un taux d'anticorps neutralisants théoriquement suffisant pour éliminer le virus.

    Les résultats des test menés chez les 6.369 enfants indiquent que 33 d’entre eux ont été testés à la fois positifs au coronavirus et à un test sérologique. © C.D, Futura
    Les résultats des test menés chez les 6.369 enfants indiquent que 33 d’entre eux ont été testés à la fois positifs au coronavirus et à un test sérologique. © C.D, Futura

    Combien de temps reste-t-on contagieux ?

    « Avec la plupart des virus, lorsque vous commencez à détecter des anticorps, vous ne détectez plus le virus. Mais, avec le Covid-19Covid-19, nous voyons les deux simultanément », s'étonne le principal auteur de l'étude, Burak Bahar. Autre constat surprenant : la duréedurée durant laquelle les jeunes enfants restent positifs est beaucoup plus longue qu'attendu. Le virus reste ainsi présent en moyenne 32 jours chez les enfants âgés de 6 à 15 ans et 18 jours chez les 16-22 ans, et ce, même lorsque les symptômessymptômes ont complètement disparu. Les filles restent également positives plus longtemps que les garçons, constatent les chercheurs.

    Cette étude survient en plein débat sur un possible raccourcissement de la période de quarantaine en France, actuellement fixée à 14 jours. Le Conseil scientifique s'est en effet prononcé pour ramener la durée d'isolement des personnes positives et des cas contactscas contacts à 7 jours, considérant que la contagiosité « diminue de façon très importante » après 5 jours. Le ministre, Oliver Véran, a ainsi expliqué sur France Inter que 5 % de personnes restent « potentiellement contagieuses » au-delà de 5 jours et encore 2 à 4 % des gens après 14 jours.

    Des tests sérologiques non significatifs ?

    Même si la persistance du virus dans l'organisme ne signifie pas que la personne reste contagieuse, tout cela soulève néanmoins de nombreuses questions : les anticorps neutralisants sont-il efficaces pour éliminer le virus ? Sont-ils fabriqués en quantité suffisante par l'organisme ? Quelle est leur durée d'immunisation ? Et surtout, les tests sérologiques ont-ils vraiment une utilité dans la mesure où ils ne nous disent rien sur une potentielle infection parallèle ou ultérieure ? Des médecins ont récemment remis en cause leur fiabilité, dans la mesure où ils se limitent à chercher deux types d'anticorps circulant dans le sang et non ceux présents dans les muqueusesmuqueuses respiratoires.

    Enfants : quel danger de transmission ?

    Cela montre aussi que les enfants, dont on a d’abord dit qu'ils ne contribuaient pas significativement à la transmission du Covid-19, pourraient finalement véhiculer le virus plus activement que prévu. Une étude parue le 30 juillet dans la revue JAMA Pediatrics indique que les enfants de moins de cinq ans présentent au contraire une charge viralecharge virale 10 à 100 fois supérieure à celle trouvée chez des enfants plus âgés et des adultes. Plus que jamais, le flou demeure.