Avec l'été et les vacances, le port du masque ne devient plus une priorité. Pourtant, il est encore indispensable pour ralentir l'épidémie de coronavirus qui connaît un rebond depuis plusieurs semaines. Un épidémiologiste australien suggère que l'air sec augmente le temps d'exposition aux aérosols qui contiennent le virus.


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    Avec le temps sec et chaud des mois d'été, porter un masque chirurgical ou en tissu devient plus inconfortable. Pourtant, l'airair moins humide, et donc plus sec, favorise la propagation du coronavirus. C'est le message qu'a voulu faire passer un épidémiologiste australien de l'école vétérinairevétérinaire de Sidney dans une communication publiée dans Transboundary and Emerging Diseases.

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    L'épidémiologiste australien a mis en relation le taux d'humidité dans l'air avec la dynamique de l'épidémie de Covid-19 dans plusieurs régions d'Australie.

    Lorsque l'épidémie est dans sa phase exponentielle, le nombre de nouveaux cas a augmenté lors des jours les plus secs. Par exemple, au sud-est de Sydney, 237 nouveaux cas ont été enregistrés alors que l'humidité relative de l'air était de 77,42 %, contre seulement 28 nouveaux cas lorsque l'humidité de l'airhumidité de l'air était de 86,73 %. Cela se vérifie aussi lorsque l'épidémie de Covid-19 était en phase descendante. Lors d'une journée où le taux d'humidité de l'air était de 64,13 %, 120 nouveaux cas ont été dénombrés contre 57 pour un jour plus humide (74,49 %) dans la même région.

    Selon les calculs, la diminution de 1 % du taux d'humidité est associée avec une augmentation d'environ 7 % du nombre de nouveaux cas, qu'importe la phase de l'épidémie.

    En abscisse, l'humidité de l'air en fonction de l'incidence en ordonnée durant la phase croissante et décroissante de l'épidémie en Australie.© Michael P. Ward et <em>al.</em>
    En abscisse, l'humidité de l'air en fonction de l'incidence en ordonnée durant la phase croissante et décroissante de l'épidémie en Australie.© Michael P. Ward et al.

    Des aérosols qui persistent plus longtemps dans l'air

    Cela s'explique par la taille des aérosolsaérosols qui contiennent les particules virales infectieuses lorsqu'une personne tousse ou éternue. Quand le temps est sec, ces microgouttelettes sont plus petites et peuvent voyager plus loin.

    « Quand vous éternuez ou toussez ces aérosols infectieux plus petits peuvent rester en suspension dans l'air plus longtemps. Cela augmente l'exposition (au virus, ndlr) des autres personnes. Quand l'air est humide et les aérosols sont plus volumineux et lourds, ils retombent sur les surfaces plus rapidement », explique le professeur Michael Ward, auteur de cette étude.

    Lorsque l'air est sec, porter un masque pour réduire le temps d'exposition au coronavirus projeté par autrui prend tout son sens. En France, le port du masque est obligatoire dans tous les lieux publics clos depuis le 20 juillet pour les adultes et à partir de 11 ans, bien que des villes comme Toulouse aient décidé de le rendre obligatoire aussi à l'extérieur. Pour qu’il soit efficace, il faut qu'il recouvre le neznez et qu'il soit bien ajusté sous le menton. Une fois en place, il ne faut plus le toucher.