Les plantes, qui utilisent le dioxyde de carbone pour leur croissance, devraient dans un premier temps bénéficier du réchauffement. Mais bien d’autres facteurs, génétiques, climatiques ou environnementaux peuvent venir contrecarrer cette tendance.


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    La concentration en CO2 atmosphérique est aujourd'hui 46 % plus élevée qu'à l'époque pré-industrielle selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Les plantes, qui convertissent ce dioxyde de carbone en oxygène et en matièrematière organique grâce à la photosynthèse, devraient donc logiquement voir leur croissance dopée, avec des fruits et des feuilles plus développés et poussant plus rapidement.

    L’augmentation du CO2 améliore les rendements

    Au cours du XXe siècle, les plantes ont effectivement absorbé 30 % de CO2 supplémentaire, selon une étude parue dans Nature en 2017. Une autre étude américaine estime que le CO2rallonge la croissance des plantes de huit jours dans l'année. Selon Frances Moore, professeur à l'université de Californie, un doublement de la teneur atmosphérique en CO2 par rapport à ses niveaux pré-industriels pourrait augmenter la productivité des principales céréales (blé, riz, sojasoja...) de 11,5 % et de 8,4 % pour le riz. Les chercheurs du réseau Expeer pensent de leur côté que les plantes vont s'adapter génétiquement pour profiter de l'excédent de CO2, par exemple avec une augmentation des stomates à la surface des feuilles.

    Les fruits et légumes devraient globalement voir leur taille et leur croissance augmentée avec des concentrations plus élevées en CO<sub>2</sub>. © Chad Stembridge, Unsplash.jpg
    Les fruits et légumes devraient globalement voir leur taille et leur croissance augmentée avec des concentrations plus élevées en CO2. © Chad Stembridge, Unsplash.jpg

    Eau, température, engrais, insectes : les autres facteurs négatifs qui affectent les plantes

    Toutefois, l'impact à long terme d'une atmosphèreatmosphère durablement plus riche en CO2 fait l'objet de débats au sein de la communauté scientifique. Il est en effet difficile de savoir comment les plantes vont s’adapter au réchauffement globalréchauffement global. Une étude internationale publiée en août 2017 estime par exemple que chaque degré supplémentaire fait chuter les rendements de 7,4 % pour le maïsmaïs, 6 % pour le blé et 3,2 % pour le soja.

    Le réchauffement pourrait favoriser la prolifération d’insectes s’attaquant aux plantes. © PxHere
    Le réchauffement pourrait favoriser la prolifération d’insectes s’attaquant aux plantes. © PxHere

    D'autre part, le CO2 n'est pas le seul facteur agissant sur la croissance des végétaux : ces derniers ont aussi besoin d'eau et les études montrent que les périodes de sécheresse risquent d'être plus fréquentes et plus longues dans les années à venir. Des chercheurs australiens ont également montré que les forêts risquent de manquer d'éléments nutritifs pour assurer leur croissance. De la même façon, il faudrait nourrir les cultures avec davantage d'engrais pour bénéficier pleinement d'un rendement dopé. Le réchauffement pourrait également rendre les plantes plus sensibles aux maladies et favoriser la prolifération d’insectes nuisibles.

    Bref, si on peut supposer que l'augmentation du niveau CO2 dans l'atmosphère va améliorer la productivité des plantes, ces dernières dépendent de quantité d'autres paramètres pour leur croissance. Finiront-elles par s'adapter ou périr face au changement ?