Désormais, la quasi-totalité du territoire de France métropolitaine est concernée par ce que les experts appellent l’extension des consignes de tri. L’idée : nous permettre de jeter tous nos emballages au bac jaune. Sans plus se poser de question. Si ce n’est de se demander si tous ces emballages seront ensuite bien recyclés.


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    Depuis le 1er janvier 2023, la consigne est claire sur toute la France métropolitaine : tous les emballages peuvent et doivent être triés. Cet objectif de simplification et d'harmonisation des consignes était inscrit dans la loi Transition énergétique pour la croissance verte de 2015. Ce que les professionnels appellent l'« extension des consignes de tri ». Et ils en attendent beaucoup. Jusqu'à un doublement des quantités collectées. Est-ce à dire que tous nos emballages seront désormais recyclés ? La réponse n'est pas si simple.

    Rappelons d'abord que le terme tri des déchets se rapporte à l'ensemble des opérations mises à œuvre pour séparer nos déchets en fonction de leur nature. Ceux que l'on appelle les biodéchets peuvent ainsi être placés en compostcompost. C'est aussi du tri. En plus de la réduction des quantités de déchets à la source, le tri constitue une étape importante du développement d'une économie circulaire. Il permet d'éviter l'enfouissement de déchets qui peuvent être valorisés.

    Valorisés, plus encore que recyclés. Ainsi, les biodéchets triés et orientés vers un compost ne sont pas recyclés. Mais ils sont bien valorisés puisqu'ils viendront ensuite nourrir nos sols et nos terres. Ils seront d'ailleurs concernés par une obligation de tri à la source dès la fin de l'année 2023. Les collectivités devront s'organiser pour proposer des solutions.

    La valorisation des déchets triés, un minimum

    C'est ce qu'elles ont fait concernant le tri des emballages. Elles ont notamment modernisé leurs centres de tri. Afin qu'ils permettent de séparer efficacement les différents emballages ménagers déposés dans les bacs jaunes. Pour les orienter ensuite vers la filière de valorisation appropriée.

    Dans ces centres de tri, les déchets mélangés passeront désormais, entre autres, par un crible qui sépare les déchets légers des déchets plus lourds. Mais aussi entre des aimantsaimants pour attirer les boites de conserve, par exemple. Par un séparateur pour récupérer les petits morceaux d'aluminiumaluminium. Ou encore par une machine de tri optique pour différencier les plastiquesplastiques. Des techniciens sont aussi présents pour affiner ce tri.

    En bout de chaîne, les déchets sont comprimés en balles. Des gros cubes pour partiront au recyclage pour ce qui est des plastiques, des papiers, des cartons ou encore de l'aluminium ou de l'acieracier. Selon les chiffres de Citeo, une entreprise privée, à but non lucratif, spécialisée dans le recyclage des emballages ménagers et des papiers, 65 % des emballages en plastique -- bouteilles, flacons, etc. -- sont recyclables et, pour 15 % -- barquettes de jambon, etc. --, des filières sont en développement. Pour ceux-là, l'augmentation de la collecte devrait accélérer le processus en le rendant économiquement viable. Restera tout de même à résoudre quelques difficultés de recyclabilité. Et à répondre à la question de la rentabilité environnementale de l'opération.

    Il resterait donc 20 % d'emballages qui ne sont pas recyclables, par exemple, les paquetspaquets de chips qui associent plastique et aluminium. Ils sont incinérés. Ce que les experts appellent la valorisation énergétiquevalorisation énergétique. Mais les industriels travaillent à des projets d'écoconception, de suppression ou de substitution.