Haute Valeur Environnementale (HVE), biologique, biodynamique et même, vin nature. Ces dernières années, on a vu fleurir une multitude de labels et de certifications. Leur ambition commune : réduire l’impact de l’activité vitivinicole sur l’environnement tout en préservant — voire en améliorant — la qualité des vins produits.

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    La vigne est parmi les activités agricoles les plus consommatrices de produits phytosanitaires. Mais l'opinion publique grogne. Alors le secteur a décidé d'engager une véritable transition écologique. Transition ou révolution ? Les labels et les certificationscertifications sont aujourd'hui si nombreux qu'il est parfois difficile de s'y retrouver et d'en saisir les nuances.

    Vigneron réputé du Bordelais, Pierre-Jean Larraqué a récemment lancé une gamme unique, 100 % écoresponsable, issue de Vignobles en Haute Valeur Environnementale : Cap Nature. © SAS Pierre Jean Larraqué

    Vigneron réputé du Bordelais, Pierre-Jean Larraqué a récemment lancé une gamme unique, 100 % écoresponsable, issue de Vignobles en Haute Valeur Environnementale : Cap Nature. © SAS Pierre Jean Larraqué

    Des exploitations Haute Valeur Environnementale

    La grande particularité de la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) -- qui a été créée en 2012 -- est qu'elle salue une démarche globale. C'est l'exploitation tout entière qui est certifiée, pas les produits. Une exploitation qui préserve, tout en les utilisant, les zones naturelles présentes tant dans les parcelles qu'aux abords de l'exploitation. Ainsi, une attention toute particulière est-elle accordée à la biodiversité des lieux. Une végétation spécifique peut être plantée ou entretenue afin d'accueillir des animaux et notamment, des animaux se nourrissant d'insectes nuisibles. La certification HVE sous-entend donc qu'est mené un travail attentif sur les vignes, mais aussi sur la vie dans et autour des vignes.

    En revanche, il est à noter que les règles qui président à l'obtention d'une certification HVE n'imposent pas le bannissement des produits chimiques de synthèse. Toutefois la démarche encourage à se poser des questions concernant l'impact réciproque de la vigne sur l'environnement. Elle encourage de fait souvent à entreprendre une démarche de certification bio ou plus.

    Le logo AB fait son apparition en 1985. Il a d’abord concerné uniquement les raisins. © Free-Photos, Pixabay, CC0 Creative Commons

    Le logo AB fait son apparition en 1985. Il a d’abord concerné uniquement les raisins. © Free-Photos, Pixabay, CC0 Creative Commons

    Des vins biologiques

    Même si les principes de l'agriculture biologique sont nés dès les années 1960, il a fallu attendre les années 1980 pour qu'ils commencent à se développer. L'idée : produire en respectant l'environnement et sans utiliser de produits de traitement ou de fertilisants chimiques de synthèse. Mais pour qu'un vin soit estampillé bio, il doit aujourd'hui également obéir aux réglementations de la vinification bio, entrées en vigueur au moment des vendanges 2012.

    Ainsi, sur le plan des méthodes culturales, la certification bio n'autorise le recours qu'à deux intrants : le soufresoufre et la bouillie bordelaise. Les moyens de défense naturels sont, quant à eux, encouragés. L'enherbement, par exemple, permet de réduire le nombre de prédateurs de la vigne. Du côté des pratiques œnologiques, il existe une liste de produits autorisés. C'est alors le produit -- le vin -- qui est labellisé et non l'exploitation comme c'est le cas pour la HVE.

    Au-delà du bio, la biodynamie ?

    Le cahier des charges du label biolabel bio définit donc quelques règles à respecter. Mais les vignerons restent bien entendu libres d'aller au-delà. Ainsi certains choisiront de n'utiliser ni levures, ni sucressucres, ni enzymesenzymes.

    Et la production en biodynamie explore encore d'autres horizons. Des horizons qui peuvent laisser songeurs les esprits les plus cartésiens. À l'aide d'applicationsapplications d'émulsionsémulsions de plantes notamment à dose homéopathique, le vigneron biodynamique espère en effet redonner vie aux sols afin de produire des raisinsraisins de meilleure qualité. Des raisins qui deviendront aussi plus faciles à vinifier. D'autant que tout cela aura été conduit en suivant les cycles de la nature -- le cycle lunaire notamment --, des plantes et des animaux. Mais les principes prônés ici demandent encore à faire leurs preuves, scientifiquement parlant.

    La biodynamie tente notamment d’organiser la vie dans les vignes en fonction du cycle de la Lune. © FreeProd, Fotolia

    La biodynamie tente notamment d’organiser la vie dans les vignes en fonction du cycle de la Lune. © FreeProd, Fotolia

    Notez cependant que tous les vins certifiés biodynamie sont également certifiés vins biologiques. Car là encore la certification en biodynamie porteporte sur le produit et non sur l'exploitation tout entière. Il est d'ailleurs possible de trouver des vins issus de raisins certifiés biodynamiques ou des vins biodynamiques qui sont en plus vinifiés selon des règles très strictes (récolte manuelle, collage avec des blancs d'œufs biodynamiques, etc.).

    Le retour aux vins naturels

    L'appellation « vin nature » répond un peu plus encore à une quête d'authenticité. Sur le papier et selon l'Association des vins naturels, un vin nature est « issu de la vinification naturelle ». Un vin naturel se veut l'expression naturelle du terroir qui l'a vu grandir et du cépage dont il est issu. C'est son goût naturel qui est recherché et sa vinification se fait sans intrant. Même si les sulfites restent en principe autorisés. Mais il n'existe pas de réelle définition. Donc pas de réglementation non plus. Et pas de certification officielle.

    Lorsque les vins naturels sont effectivement exempts de sulfites, il est conseillé de les conserver à des températures plus fraîches que pour les autres vins pour éviter que la fermentationfermentation ne reprenne. Attention tout de même, car la fraîcheur favorise par ailleurs les phénomènes d'oxydationoxydation des vins.