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Les espècesespèces invasives sont responsables de dégâts qui engendrent des coûts liés aux mesures pour éviter leur propagation.
Le coût lié aux dégâts des espèces invasives dans le monde s'élève à 240 $ par an et par personne, 5 % des capitaux de l'économie mondiale...
Une espèce invasive, combien ça coûte ?
Article paru dans les dossiers Pour la Science No 65, 2009, Estelle Gozlan et Alban Thomas. En voici trois paragraphes :
« Les économistes qui s'intéressent à l'environnement et aux écosystèmes ont développé divers outils et méthodes grâce auxquels on peut chiffrer les dommages d'une bio-invasion, attribuer une valeur aux écosystèmesécosystèmes et aider aux politiques de lutte contre les espèces invasives.
Au début des années 1990, un insecteinsecte ravageur des cultures, la Chrysomèle des racines du maïs (Diabrotica virgifera)), est introduit en Europe. Originaire d'Amérique centrale, elle est apparue près de Belgrade et a depuis envahi plusieurs pays. En France où elle a été repérée pour la première fois en 2002, la détection du ravageur a entraîné le déploiement de moyens de lutte considérables qui sont apparus disproportionnés aux yeuxyeux de certains. Pourtant, les sommes engagées étaient sans commune mesure avec les conséquences économiques prévisibles du laisser-faire avec cette espèce très envahissante qui peut diminuer les rendements de près de 80 pour cent.
En effet, les montants en jeu sont colossaux. En 1993, une première estimation des dommages causés aux États-Unis par 79 espèces envahissantesespèces envahissantes introduites faisait état de 97 milliards de dollars (68 milliards d'euros) de pertes en 85 ans. Une étude ultérieure, en 2003, prenant en compte dix fois plus d'espèces, parvenait à une valeur de 137 milliards de dollars (96 milliards d'euros) par an. La publication de ces premières évaluations chiffrées a favorisé le développement de recherches pluridisciplinaires et de politiques de lutte contre les bio-invasions. En Europe, une étude récente a livré une première estimation des dommages économiques et écologiques dus aux espèces invasives. »
Pour la suite de l'article, je vous renvoie à la revue citée en bibliographie. Il ne s'agit ici que de coûts estimés et potentiellement chiffrables, qu'en est-il des dégâts environnementaux, humains (perte de métier, famines éventuelles), sociaux ? À long terme ? Quelles incidencesincidences sur le niveau de vie d'une population humaine ? Quelles modifications irrémédiables du milieu ? Autant de questions sans réponse.