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    Gélada (Rüppel 1835) - Theropithecus gelada 

    • Ordre : Primates
    • Famille : Cercopithecidae
    • Sous-famille : Cercopithecinae
    • Genre : Theropithecus
    • Taille : 0,50 à 0,75 m (longueur de la queue 0,30 à 0,50 m)
    • Poids : 11 à 18 kgkg
    • Longévité : 20 à 25 ans (jusqu'à 30 ans en captivité)

    Statut de conservation UICNUICN : LC Préoccupation mineure

    Description du gélada

    Le gélada ressemble à un babouin mais s'en différencie par la face sombre et cerclée d'une crinière et d'une barbe de poils épais, qui présente un museau glabreglabre, allongé et camus à son extrémité. Les yeuxyeux sont surmontés d'arcades sourcilières proéminentes et les narinesnarines étroites sont placées au bout du mufle, juste au-dessus de la lèvre supérieure. Les mâchoires sont garnies de petites canines spécialisées dans le broyage des graines. Son pelage varie du jaune au brun, en passant par le chamois. Ses pattes antérieures et postérieures sont presque noires, et les mâles arborent sur les épaules une massemasse de longs poils qui forment une sorte de cape. Sa poitrine présente une zone glabre et rosée sur le torse qui enfle et se couvre de cloques chez les femelles lors de l'œstrus. Ce phénomène est analogue au gonflement des callosités ischiatiques chez les babouins, qui sont également bien développées chez le gélada. La queue est un peu moins longue que le corps et se termine par un pinceau de poils. Le primate se déplace en position quadrupède ou bipède.

    Gélada mâle. © Kolumbusjogger, GNU FDL Version 1.2

    Gélada mâle. © Kolumbusjogger, GNU FDL Version 1.2

    Habitat du gélada

    Il existe deux sous-espèces de géladas dont les ancêtres peuplaient presque toute l'Afrique et le sud de l'Europe. Mais actuellement, le primate ne se trouve plus qu'en Éthiopie. Theropithecus gelada gelada évolue au nord du pays, tandis que Theropithecus gelada obscurus occupe l'est et le sud. Son habitat est limité aux escarpements, aux gorges profondes du Nil bleu et aux prairies du plateau central entre 1.800 et 4.400 mètres d'altitude. C'est un primate qui flirte avec les précipices et qui cherche sa subsistance en limite des falaises sur les flancs desquelles il se réfugie en cas de danger.

    Groupe de géladas sur les mont Semien. © Alastair Rae, CC by-SA 2.0

    Groupe de géladas sur les mont Semien. © Alastair Rae, CC by-SA 2.0

    Comportement du gélada

    Le gélada est un singe social et grégairegrégaire qui vit en petits groupes composés d'un mâle, de plusieurs femelles et de leur progéniture, ne s'éloignant guère à plus de 2 kilomètres du bord des falaises qui leur assurent un refuge pendant la nuit. Plusieurs groupes peuvent fusionner temporairement lors de la recherche de nourriture, et former des hordes de plusieurs centaines de primates.

    C'est un singe diurnediurne qui se déplace de façon particulière appelée marche aléatoire. Il s'accroupit pour se nourrir et avance en position bipède tout en grignotant. C'est pour cette raison que le gélada arbore un patch rosé sur le torse car les callosités fessières ne sont pas visibles. Dès le matin, et la plus grande partie de la journée, le gélada s'affaire à la recherche de nourriture. Il pratique le toilettage et renforce les liens sociaux en fin d'après-midi, avant de gagner les escarpements des falaises pour y passer la nuit. Les vocalisations sont nombreuses et couvrent une large gamme de cris ou d'appels. Mimiques et gestuelles diverses ne sont pas en reste, et tiennent une grande place dans les échanges. Le gélada est sympatrique avec différentes espèces de babouins et les singes vervets avec lesquels ils ne sont pas en concurrence sur le plan alimentaire. Alors qu'ils le sont avec des antilopesantilopes comme les oréotragues, les céphalophes ou les guibs. Ses prédateurs sont principalement représentés par les canidéscanidés (chienschiens, chacalschacals, renards ou hyènes) et les félidésfélidés (servalsservals, léopardsléopards), mais aussi par les rapacesrapaces parmi lesquels le gypaète barbu. Mais la pressionpression est assez faible. 

    Toilettage. © Ondrej Zvacek, GNU FDL Version 1.2

    Toilettage. © Ondrej Zvacek, GNU FDL Version 1.2

    Reproduction du gélada

    La reproduction a lieu toute l'année. La gestationgestation dure un peu plus de cinq mois, au terme desquels la femelle met au monde un petit unique qui pèse environ 400 grammes. Le jeune reste agrippé au ventre de sa mère pendant environ cinq semaines, ce qui permet à cette dernière de le soutenir lors des déplacements. Puis il passe sur le dosdos. Le bébé ne se déplace seul qu'au bout de cinq mois. Il devient totalement indépendant vers 1 an. La femelle est sexuellement mature vers 3 ans, mais ne peut porter avant la quatrième année. Et bien que les mâles soient formés entre 4 et 5 ans, ils ne pourront se reproduire qu'autour de 8 ou 10 ans, du fait des contraintes sociales au sein du groupe, ou après une migration vers une autre bande au sein du même groupe que l'on nomme « unité de reproduction ». Il peut y avoir une soixantaine de ces « unités » dans une troupe de singes. 

    Femelle et son jeune. © Patrick Straub

    Femelle et son jeune. © Patrick Straub

    Régime alimentaire du gélada

    Le gélada est essentiellement herbivoreherbivore et granivoregranivore. Les végétaux représentent 90 % de son alimentation et sont composés principalement d'Agrostis, de Festuca et de Lobelia géants. Le singe se nourrit également de fleurs, de tuberculestubercules et de racines. Les insectesinsectes entrent pour une part négligeable dans ses menus, et uniquement lorsqu'ils peuvent être capturés aisément. 

    Gélada mangeant de l'herbe. © Hulivili, CC by 2.0

    Gélada mangeant de l'herbe. © Hulivili, CC by 2.0

    Menaces sur le gélada

    La principale menace pesant sur le géléda, est la réduction de son habitat du fait de la pression humaine. En effet, l'expansion agricole prive le singe de ses territoires nourriciers. Les populations sont suffisamment importantes pour ne pas être classées en statut de menace mais, malgré tout, les autorités envisagent la création de nouveaux sites qui permettraient d'en protéger un nombre plus important encore : le Parc national des gorges du Nil bleu en Éthiopie, et celui de la rivière Shebelle en Somalie.

    Parc national où l'on peut observer le gélada :

    •  Semien Mountain National Park (nord de l'Éthiopie).