Le Casco viejo, quartier ancien de la ville de Panamà, aujourd’hui paisible et accueillant, a une histoire tumultueuse : c’est près d’ici, et à 70 kilomètres à peine de la mer des Caraïbes, que Vasco Nunez de Balboa fut le premier Européen à apercevoir la mer du sud, le Pacifique. Ici, naquit la ville de Panamà, si proche des Caraïbes que les deux plus fameux pirates de l’histoire, Francis Drake et Henry Morgan, la pillèrent et la rayèrent de la carte deux fois, à la fin des XVIe et XVIIe siècles.


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    En cours de rénovationrénovation depuis vingt ans, le Caso Viejo compte de grandes richesses historiques, dont de nombreuses églises. On raconte que pour empêcher Morgan de piller les superbes ornements en or de l'église de San José, les prêtres les avaient couverts de terre.

    Façades colorées dans le Casco Viejo après rénovation. © Antoine, tous droits réservés
    Façades colorées dans le Casco Viejo après rénovation. © Antoine, tous droits réservés

    La spécialité locale de Panama, c'est le chapeau qui porteporte son nom et on en trouve ici une grande variété, de toutes tailles et de toutes couleurscouleurs.

    Inévitable étal de la spécialité locale : le Panama ! © Antoine, tous droits réservés
    Inévitable étal de la spécialité locale : le Panama ! © Antoine, tous droits réservés

    Le dimanche et les jours de fête, le Casco Viejo s'anime et des groupes folkloriques dansent sur la Plaza d'España. À deux pas du Casco Viejo, on a l'impression de faire un véritable bond dans le temps : l'économie de Panamà est extrêmement florissante, et de véritables gratte-ciel se sont dressés sur le rivage. Il y en même un dont la forme est censée rappeler la forme d'un voilier, et c'est... la Trump Tower !

    La Trump Tower dont la forme rappelle celle d'un voilier. © Antoine, tous droits réservés
    La Trump Tower dont la forme rappelle celle d'un voilier. © Antoine, tous droits réservés

    Mais la réalisation architecturale la plus remarquable de Panamà, c'est celle du Biomusée dessiné par Richard Gehry et consacré à l'environnement.

    Le Biomusée dessiné par Richard Gehry. © Antoine, tous droits réservés
    Le Biomusée dessiné par Richard Gehry. © Antoine, tous droits réservés

    Entre la ville moderne et le Casco Viejo s'amarrent les bateaux de pêche et au marché des poissons de Panama, on peut déguster sur place ou emporter une variété infinie de poissons et crustacés, ne ratez surtout pas le ceviche !

    Ferdinand de Lesseps et Paul Gauguin, deux Français célèbres à Panama

    Un quartier du Casco Viejo rappelle l'époque, vers 1880, où la présence française à Panama fut importante, lors de la première tentative de creuser un canal de la mer des Caraïbes au Pacifique. Le drapeau français flotte sur la Maison de France, et non loin de là, une autre maison porte le curieux nom de « Maison sans sous ».

    Après son succès à Suez, Ferdinand de Lesseps s'y prit fort mal pour creuser ce canal : la fièvre jaune et la malaria coûtèrent la vie à 22.000 travailleurs et l'un de ceux qui en réchappèrent s'appelait Paul Gauguin. Au musée du canal, une superbe lentille de Fresnel, invention française équipe les plus grands phares. Quant au Canal lui même, il permet à d'innombrables navires transportant des dizaines de milliers de containers, comme à des bateaux de plaisance, de changer d'océan.

    Visite aux Indiens les plus authentiques des Caraïbes

    Depuis quelques années, un grand changement a touché l'archipel mythique des îles San Blas, également appelé Guna Yala. Aujourd'hui, une route permet d'atteindre en voiturevoiture le royaume des indiens Guna. Dorénavant, des dizaines de voitures atteignent chaque jour cette région, totalement isolée il y a un quart de siècle au large de la côte nord de l’isthme de Panamà. Il faut tout de même encore prendre une embarcation locale et descendre le cours d'une rivière pour atteindre cet archipel peu connu, mais aux paysages et aux couleurs inoubliables : d'innombrables îlots désertsdéserts, des bancs de sablesable et des récifs de corailcorail d'une beauté à couper le souffle.

    Femme Guna fabriquant des bracelets de cheville. © Antoine, tous droits réservés
    Femme Guna fabriquant des bracelets de cheville. © Antoine, tous droits réservés

    Les indiens Guna ont remplacé leurs pirogues à voiles par des engins plus modernes, mais les îles les plus séduisantes, comme la splendide Orduptarboat, restent toujours aussi préservées, et on ne trouve encore dans l'archipel que de tous petits hôtels, comme celui de la très belle Kuanidup : tout au plus, y a-t-on élevé quelques cases couvertes de palmes de plus. Mais les visiteurs les plus privilégiés sont ceux qui arrivent sur leur propre bateau, généralement un voilier : ils trouvent ici d'excellents mouillages comme celui de Cayo Coco Bandero.

    En vedette dans tous les musées ethnographiques du monde : les « molas »

    Les îlots sont de bons endroits pour négocier avec les indiens Guna des langoustes ou des crabes royaux, et les navigateursnavigateurs reçoivent la visite des Indiennes venues proposer leurs artisanats. Sur le rivage, dans un minuscule hameau, des femmes confectionnent les traditionnels bracelets de chevilleschevilles, et surtout les molas, ces broderies traditionnelles inspirées de motifs infiniment variés. Les molas sont si célèbres qu'on les retrouve dans les musées ethnographiques du monde entier : les Guna appartiennent d'ailleurs à une des ethnies les plus préservées de la région.

    Broderies traditonnelles Guna. © Antoine, tous droits réservés
    Broderies traditonnelles Guna. © Antoine, tous droits réservés

    Pour mieux connaître cet artisanat, il faut débarquer dans l'une des îles les plus authentiques, là les cases y sont encore bâties de boisbois et de palmes, et les femmes Guna proposent sur le seuil de leur habitation des molas plus beaux les uns que les autres. Bien sûr, ce sont les femmes les plus âgées qui perpétuent le plus cette tradition, les jeunes Guna sauront-ils  conserver l'héritage de leurs parents ?

    Voir aussi

    Voyage en République dominicaine avec Antoine et loin des clichés