La hausse des températures menace la qualité de vie et, pire, la santé. De par leur organisation et les matériaux qui les composent, les grandes villes sont particulièrement exposées. Des chercheurs se sont donc penchés sur le problème avec pour objectif de trouver un plan de refroidissement pour une des villes les plus chaudes du monde : Riyad.


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    Le désert saoudien est une des zones les plus chaudes du monde. À Riyad, la température a déjà dépassé les 50 °C. Une étude, menée en collaboration avec la Commission royale de Riyad, explore les avantages énergétiques induits par l'applicationapplication des techniques modernes de lutte contre la chaleur en ville. D'après les conclusions  des chercheurs, publiées dans la revue Nature Cities, certaines solutions permettraient de réduire de 4,5 °C la température et d'améliorer de 16 % l'efficacité énergétique de la climatisationclimatisation de Riyad, le tout de façon durable. À la clé : une meilleure qualité de vie, et une baisse du nombre de décès liés à la chaleurchaleur.

     Un aménagement optimisé, des matériaux adaptés et davantage d'espaces verts en ville permettraient de protéger la santé des habitants et de limiter les décès liés à la chaleur. Ici, sur notre photo, la ville de Riyad en Arabie saoudite. © Phil Explos, Adobe Stock
     Un aménagement optimisé, des matériaux adaptés et davantage d'espaces verts en ville permettraient de protéger la santé des habitants et de limiter les décès liés à la chaleur. Ici, sur notre photo, la ville de Riyad en Arabie saoudite. © Phil Explos, Adobe Stock

    Entre espaces verts et matériaux adaptés

    « Le manque de verdure et les grandes surfaces artificielles constituées de matériaux de constructionconstruction conventionnels comme l'asphalte et le bétonbéton retiennent la chaleur, ce qui signifie que la ville continue de se réchauffer », explique le professeur Santamouris, chercheur à l'UNSW Sydney et principal auteur de l'étude dans un communiqué. Pour limiter le phénomène, les scientifiques se sont donc intéressés à l'association de deux méthodes : 

    • Le recours à des revêtements ou à des matériaux sur les toits des bâtiments ayant une capacité élevée à réfléchir la lumière du soleil. Ces matériaux réduisent l'absorptionabsorption de la chaleur par les structures, contribuant ainsi à maintenir des températures plus basses à l'intérieur des bâtiments et à réduire la chaleur émise vers l'environnement immédiat.

    • L'augmentation significative de la quantité d'arbres nécessitant une irrigation régulière. Si l'idée peut sembler contre-intuitive dans le désert, elle présente en réalité plusieurs avantages. Tout d'abord, il faut savoir que les arbres « transpirent » : leurs feuilles libèrent de l'eau, contribuant ainsi au refroidissement de l'airair environnant. Ensuite, les arbres créent de l'ombre, qui contribue à atténuer l'effet d'îlot de chaleur urbain. Enfin, les arbres jouent un rôle dans l'amélioration de la qualité de l'air en absorbant certains polluants atmosphériques.

    Si ces recommandations étaient respectées, la demande pour des méthodes de refroidissement polluantes comme la climatisation pourrait réduire de 35 %. Une perspective aussi intéressante économiquement qu'écologiquement. Les chercheurs espèrent désormais collaborer avec la Commission royale de Riyad pour mettre en œuvre ce plan sur mesure. S'il devait se concrétiser, il s'agirait du plus grand programme de ce genre au monde.