Les conditions météo déterminent en grande partie la libération des pollens allergisants dans l'air. Mais avec le réchauffement climatique, le risque est désormais bien plus fort, non seulement en raison de la présence persistante des anticyclones, mais aussi de la pollution.


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    Une personne sur quatre souffre d'allergiesallergies aux pollens et le coût des traitements est estimé à 150 milliards de dollars dans le monde chaque année. En Europe, les allergies aux pollens ont explosé en quelques dizaines d'années et la dispersion de ces particules végétales est directement liée aux conditions météométéo.

    Les conditions météo peuvent libérer les pollens de manière explosive

    Rappelons que la libération des pollens au printemps est un processus normal et indispensable pour la nature : il s'agit de la partie mâle du système reproductif des plantes qui a besoin du vent pour se disperser et assurer la survie de l'espèce. Si l'hiver a été plutôt doux, comme cela a été le cas en France cette année, la libération des pollens est plus précoce et plus importante. Mais si l'hiver a été froid, avec du gel fréquent, la pollinisation est retardée. Au printemps, les conditions météo impactent ensuite la dispersion de ces pollens de manière fulgurante : un certain type de pollen peut littéralement « exploser » dans une région, un département ou une ville en l'espace de quelques heures si la météo est favorable.

    • Un temps sec et venté disperse les pollens en grande quantité. Lors d'une situation tempétueuse au printemps, ou lors d'un épisode de bise en provenance du nord-est sur la France, les risques allergiques sont décuplés. Les personnes les plus sensibles aux pollens doivent éviter de sortir et d'ouvrir les fenêtresfenêtres dans ce contexte météo. Dans le Sud, un fort vent d'Autan peut transporter les pollens à des centaines de kilomètres, sur d'autres départements.
    • Un temps pluvieux a pour conséquence de plaquer les pollens au sol, tout comme les polluants, et de « nettoyer » l'airair. Une averse a un effet très limité et temporaire, sauf si elle est vraiment forte, tandis qu'une pluie continue l'espace d'une journée a un effet très important.
    • Un temps orageux peut avoir des effets très différents selon les caractéristiques de l'orageorage : un orage très pluvieux plaque forcément les pollens au sol, mais un orage plutôt sec, électrique et venté, est capable de disperser en grande quantité les pollens dans l'air et d'aggraver le risque d'asthmeasthme.
    Selon ses caractéristiques, un orage peut soit limiter la dispersion des pollens, soit nettement l'empirer. © 12019, Pixabay
    Selon ses caractéristiques, un orage peut soit limiter la dispersion des pollens, soit nettement l'empirer. © 12019, Pixabay

    Plus les pollens sont petits, mieux ils se dispersent, voilà pourquoi les mêmes conditions météo n'auront pas les mêmes effets chez toutes les plantes. Un léger vent à 20 kilomètres dispersera les pollens d'une espèce végétale, mais pas forcément ceux de la plante voisine si ses pollens sont plus gros. Les pollens de petite taille s'envolent donc plus facilement et pénètrent ensuite plus facilement que les gros dans les voies respiratoires.

    Changement climatique, pollution et risque allergique sont liés   

    Avec le réchauffement climatiqueréchauffement climatique, la saison des pollens s'allonge, certaines fleurs refleurissent plusieurs fois de suite. La présence récurrente des anticyclones sur l'Europe de l'Ouest en particulier, associée à un temps calme et sec, favorise la floraison et la dispersion des pollens. D'autre part, certaines plantes au potentiel très allergisant sont boostées par les émissionsémissions de CO2 liées aux activités humaines. Certains types de pollens sont davantage présents dans l'air alors que d'autres, qui supportent moins le CO2, régressent. Vivre en ville augmente nettement le risque d'allergies aux pollens : l'interaction entre ces particules végétales et d'autres particules issues de la pollution de l'air influence la façon dont le corps humain réagit. La hausse mondiale des températures, tout comme celle de la pollution en ville, explique donc en grande partie le nombre croissant de personnes allergiques aux pollens.