Six scientifiques proposent plusieurs stratégies pour concilier lutte contre le changement climatique et lutte contre les futures menaces infectieuses.
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La lutte contre les menaces infectieuses ne peut se penser en dehors du cadre de la lutte contre le changement climatiquechangement climatique. En effet, ces dernières sont favorisées par les modifications environnementales. Dès lors, ce sont des défis à relever pour l'humanité : endiguer les changements climatiques et freiner l'apparition de nouvelles souches virales infectieuses telles que le SARS-CoV-2. Mais comment faire ? Six scientifiques répartis dans différents pays (États-Unis, Espagne, Israël, Uruguay et Royaume-Uni) donnent quelques pistes dans un récent article d'analyse paru dans le British Medical Journal.
Du changement climatique aux pandémies
Plusieurs leviers sont à notre portée. Tout d'abord, dans la lutte contre le changement climatique étant donné que tout le reste en découle, ou presque, il faut absolument traiter les problèmes actuels de l'humanité avec une vision transdisciplinaire. La santé des humains et celle des plantes, des animaux et des écosystèmes en général sont intimement liées mais il faut que les experts unissent leurs forces afin de trouver des solutions adaptées et repensent un nouveau système de fonctionnement du monde, notamment en ce qui concerne la déforestation et le développement agricole qui bouleversent les écosystèmes et font se multiplier les contacts entre humains et animaux potentiellement vecteurs de maladies.
Les émissionsémissions de gaz à effet de serre du secteur de la santé sont considérables. Il faut que les différents acteurs en charge de ces systèmes trouvent un moyen de réduire ces émissions sans pour autant entraver la qualité des soins prodigués. Bien sûr, tout cela ne peut être fait sans des investissements majeurs dans les domaines du climat et de la santé afin d'optimiser la surveillance et le contrôle des zones, où de nouveaux pathogènespathogènes peuvent se développer, et d'éduquer et mobiliser les entreprises et les communautés.
Pour lutter contre de nouvelles pandémiespandémies, il faut également des structures adaptées et robustes. Pas de magie, il faut les penser et les construire avec de fortes capacités humaines en matièrematière de stockage et d'analyses de données, de surveillance et de leadership approprié.
Aussi, il faudra améliorer l'utilisation des informations sur notre environnement à des fins d'observations d'anomaliesanomalies précoces, pour prévoir et anticiper rapidement l'émergence de nouveaux pathogènes.
Enfin, des plateformes décisionnelles rigoureuses devraient être créer sur la base des prédictions des modèles climatiquesmodèles climatiques et épidémiques pour assister les dirigeants du monde entier dans cette lutte.
S'attaquer aux causes ?
Le changement climatique n'est pas dû à une organisation particulière du cosmos, n'en déplaise à Michel Onfray. L'activité humaine en est la principale responsable via notamment le commerce et le voyage international. Commerce et voyage international accroissent la connexion globale du monde entier, ce qui permet aussi la diffusiondiffusion rapide de nouveaux virus contagieuxcontagieux.
De fait, que faut-il en conclure ? Le problème est complexe car la mondialisation apporte également son lot de bénéfices colossaux dans nos vies. Le débat est loin d'être simple et il serait prétentieux de tirer une conclusion péremptoire en quelques lignes. Néanmoins, une chose est certaine, quelle que soit l'issue que nous choisirons pour éviter le murmur (dans l'hypothèse où nous en choisissions une, et où il est encore possible d'éviter ce mur), il va nous falloir repenser de façon systémique nos modes de vie, l'organisation de nos civilisations et de nos échanges.