L'été 2023 sera-t-il aussi extrême que celui de 2022 ? Si l'évolution des températures inquiète depuis le début du mois de juin, déterminer le risque de sécheresse pour la suite de l'été est plus difficile.


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    L'été 2022 avait marqué par des conditions météo historiques qui ont véritablement fait franchir à la France une nouvelle étape au niveau climatique. La période juin-juillet-août 2022 est au final la deuxième la plus chaude observée en France depuis au moins 1900 avec un écart de +2,3 °C par rapport à la moyenne 1991-2020, selon MétéoMétéo France. Le record est toujours détenu par l'été 2003, avec un excédent de +2,7 °C.

    Juin 2023 est déjà plus chaud que juin 2022

    L'été 2023 a également débuté de manière fracassante en ce qui concerne les températures : « à l'échelle de la France et du mois, la température moyenne de 21,5 °C a été supérieure à la normale de 2,6 °C, classant juin 2023 au deuxième rang des mois de juin les plus chauds sur la période 1900-2023 derrière juin 2003 (+3,5 °C). Sur le quart nord-ouest, ce mois de juin s'est même classé au premier rang des mois de juin les plus chauds », précise Météo France. Le début de l'été 2023 se classe déjà donc au-dessus de celui de l'année dernière. Mais contrairement à 2022, aucune canicule précoce ne s'est mise en place en juin 2023 : la chaleurchaleur a été généralisée, mais sans extrême.

    Trois vagues de chaleur ont concerné la France au cours de l'été 2022  : la canicule précoce du 15 au 19 juin, puis celle du 12 au 25 juillet et celle du 31 juillet au 13 août. Au total, 33 jours de vague de chaleur ont été relevés, contre 22 en 2003 (une chaleur plus intense, mais moins durable). En 2023, la première canicule s'est mise en place dans le sud-est le 8 juillet, mais le nord du pays n'est pour l'instant absolument pas touché, contrairement à 2022.

    Une sécheresse profonde plus grave, mais moins présente en surface

    La sécheresse 2022 a été record en août puisqu'elle concernait une superficie plus généralisée qu'en 1976 et 2003, les deux années de référence. Le déficit pluviométrique a concerné toutes les régions de France en 2022. En 2023, la sécheresse de surface (dite agricole) a connu une nette amélioration aux mois de mai et juin grâce aux pluies orageuses. L'état des nappes phréatiques est par contre plus inquiétant en juin 2023 qu'il ne l'était au début de l'été 2022 : les nappes en souffrance au cours de l'été 2022 ne se sont pas assez rechargées à l'automne et en hiverhiver, et la situation a donc continué à s'aggraver pour la plupart jusqu'à l'été 2023.

    Les prévisions pour la suite de l'été

    L'organisme de surveillance du climatclimat Copernicus a mis à jour ses prévisions saisonnières pour les 3 prochains mois : les prévisions envisagent des températures au-dessus des moyennes sur le nord et l'ouest de la France en particulier au cours du mois d'août, et de manière quasiment certaine tout au long de l'été sur le pays : la probabilité atteint 70 à 100 % !

    Côté précipitationsprécipitations, les prévisions sont plus délicates : Copernicus envisage un mois d'août plus humide que la normale sur le sud de la France (probabilité de 40 à 50 %) mais aucune tendance ne se dégage pour le reste du pays et pour la fin de l'été.

    Il y a donc fort à parier que l'été 2023 soit à nouveau l'un des plus chauds jamais enregistrés en France. Cela ne signifie pas pour autant que la France connaîtra autant de canicules qu'en 2022. Les réserves en eau resteront au plus bas ces prochains mois dans les nappes phréatiques déjà en souffrance, car il est trop tard pour les recharger. Concernant la sécheresse de surface, l'évolution est par contre totalement incertaine.