Tout comme les humains, les moutons sont des êtres sociables. Ils vivent en groupes. Jusqu'ici, les mouvements collectifs des troupeaux étaient attribués à des compromis en permanence entre les individus pour arriver à un consensus. Mais des chercheurs remettent cette théorie en question dans une nouvelle étude.


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    Les moutons vivent en troupeaux et effectuent, de ce fait, des mouvements collectifs. Mais comment s'organisent-ils ? Jusqu'ici, les scientifiques pensaient que tout était une question de compromis : chaque individu négocie en permanence son mouvementmouvement en l'ajustant à la vitessevitesse locale qu'il perçoit. Mais une nouvelle publication dans Nature Physics remet cette théorie en question. 

    Des chercheurs ont étudié les déplacements de plusieurs troupeaux, afin d'identifier le mécanisme à l'origine. Ils ont tout d'abord noté une alternance entre des phases de pâturage et des phases de mouvement, souvent peu décrits par les théories. « Dans la plupart des systèmes animaux grégairesgrégaires, le mouvement collectif n'est pas un processus continu, mais se produit par épisodes : les phases de mouvement collectif sont interrompues, par exemple, pour se reposer ou se nourrir, a déclaré Fernando Peruani, chercheur à l'université de Toulouse dans un communiqué. Néanmoins, la plupart des études de mouvement collectif, y compris expérimentales et théoriques, considèrent des groupes qui restent, du début à la fin, en mouvement. »

    Les chercheurs ont observé plusieurs petits groupes de moutons. © Luis Gómez-Nava, Richard Bon et Fernando Peruani
    Les chercheurs ont observé plusieurs petits groupes de moutons. © Luis Gómez-Nava, Richard Bon et Fernando Peruani

    Le comportement des troupeaux de moutons est hautement hiérarchique

    Ils ont aussi remarqué que la dynamique de leurs mouvements était hiérarchique, au lieu d'être égalitaire ! À chaque reprise de mouvement, l'un des moutons devient leader temporaire du groupe. La fois d'après, il devient suiveur, et un autre du troupeau prend le relais. On est donc loin des modèles égalitaires.

    « Nous avons analysé la façon dont les informations voyagent à travers le groupe, identifiant un réseau d'interaction cohérent avec les données, et étudié quelles informations sont transmises via ce réseau, a expliqué Fernando Peruani. Nous avons prouvé qu'en changeant régulièrement de leader temporel, le groupe est capable de faire preuve de mutualisation de l'information et d'intelligenceintelligence collective. » Reste encore à déterminer comment se fait ce choix, et bien d'autres paramètres. Des réponses devraient être apportées dans le futur, à l'aide de prochaines études sur des troupeaux plus grands.