« Bêtes de science », c’est comme un recueil d’histoires. De belles histoires qui racontent le vivant dans toute sa fraîcheur. Mais aussi dans toute sa complexité. Une parenthèse pour s’émerveiller des trésors du monde. Pour ce nouvel épisode, intéressons-nous à un animal d’élevage : la chèvre.


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    Les chèvres. Elles sont à nos côtés depuis des millénaires. Un peu comme les chiens, tiens ! Bon, qui dit animal domestique ne dit pas nécessairement animal de compagnie. Les chèvres ne vivent pas dans nos salons. Quoique... En tout cas, elles n'en sont pas moins parmi les animaux domestiques les plus répandus au monde.

    Sur les réseaux sociauxréseaux sociaux, on a pris l'habitude de se moquer de leurs grimaces et de leurs pitreries. Mais, du côté des chercheurs, il se murmure que les chèvres seraient bien plus intelligentes qu'elles n'y paraissent. Elles seraient ainsi capables de résoudre des problèmes qualifiés de complexes. Et de s'en souvenir, même plusieurs mois plus tard.

    Ils l'ont montré sur un groupe de chèvres qui mettaient en place une stratégie en étapes pour récupérer de la nourriture. Ce que la gourmandise pousse à faire... Les chèvres, donc, ont appris d'abord à faire glisser une corde vers le bas avec leurs dents. Puis à tirer sur un levier avec leur bouche. Il leur a fallu moins de douze essais chacune pour comprendre -- d'elles-mêmes s'il vous plait -- la technique. Et plusieurs mois plus tard, seulement deux minutes pour s'en souvenir. Une capacité d’adaptation à leur environnement plutôt étonnante. Qui pourrait expliquer comment les chèvres survivent même dans des milieux difficiles.

    La chèvre a la réputation de ne pas être très futée. Mais les chercheurs démontrent le contraire. © Linas T, Adobe Stock
    La chèvre a la réputation de ne pas être très futée. Mais les chercheurs démontrent le contraire. © Linas T, Adobe Stock

    De l’intelligence émotionnelle de la chèvre

    D'autres expériences l'ont confirmé. En déplaçant l'ouverture de leur enclos. Alors que les moutons avaient tendance à se heurter à la barrière, les chèvres, d'abord déconcertées, n'ont eu besoin que de quelques essais pour trouver la nouvelle ouverture. Une preuve de plus de leur flexibilité cognitive.

    Mais d'autres chercheurs sont allés encore plus loin. Cette fois, des chèvres ont été entraînées à soulever le couvercle d'une boîte pour obtenir des friandises. Oui, de ce point de vue, pas de changement. L'appâtappât de la nourriture, il n'y a rien de tel pour motiver les biquettes. Mais, les chercheurs ont fini par sceller ledit couvercle. Et ils ont observé la réaction des chèvres confronter à ce problème insoluble.

    Figurez-vous que les biquettes, lorsqu'elles se sont aperçues de l'impasse dans laquelle elles se trouvaient, ont... tourné la tête vers la personne présente à leur côté. La fixant d'autant plus longtemps que cette personne les regardait aussi. Comme pour solliciter son aide. Une preuve, selon les chercheurs, que les chèvres avaient conscience de la présence de cette personne. Qu'elles pouvaient modifier leur comportement en fonction de la situation. Ainsi les chèvres seraient-elles capables de communiquer avec leurs compagnons humains ? Un peu comme... les chiens !?

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    Et toujours, comme les chiens, les chèvres seraient également particulièrement attentives à notre langage corporel. Elles seraient même capables de lire nos émotions sur nos visages. Jusqu'à préférer la compagnie d'humains heureux... Probablement le résultat d'une adaptation à des contextes coopératifs. La preuve que les chèvres peuvent aussi être affectueuses et se montrer complices. Alors, la prochaine fois qu'on vous qualifiera de chèvre, vous aurez de quoi rétorquer. La chèvre n'est pas si bête !